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Le caractère incertain des mutations sociétales renforce la nécessité

d’un leadership

adapté

. Lorsque les conditions de la coopération entre

les acteurs sont réunies, la réactivité et la pertinence des décisions

progressent. Comme dans une cordée d’alpinistes, la coopération exige

un travail solidaire entre les acteurs dans le but d’atteindre un objectif

commun. Il y a donc bien un avenir pour l’action collective si elle reste

ancrée dans une dimension de don et d’interdépendance.

Carine Dartiguepeyrou

Secrétaire générale

des Entretiens Albert-Kahn

Cette matinée poursuit la réflexion dans le prolongement des thèmes

abordés aux Entretiens Albert-Kahn précédents, tels que « l’ADN des

leaders de demain » et « le co-leadership ». Éric-Jean Garcia propose

une vision critique et relativiste du leadership et de certaines de ses

composantes comme le charisme, l’autorité ou la hiérarchie.

On apprend la nécessité de faire la différence entre leadership et

charisme, ce dernier plus axé sur la séduction, comme les méfaits de

la communication à outrance appelée « le grand bavardage ». Face au

déclin de l’autorité traditionnelle, la thématique du leadership offre la

possibilité d’explorer de nouvelles formes d’autorité «

non coercitives

capables d’obtenir un engagement fort et durable allant d’une équipe à

tout un corps social

».

L’intervenant déconstruit un certain nombre de représentations pour

faire ressortir les excès d’une vision trop binaire qui a donné beaucoup

(trop) d’importance ces dernières années à la rationalité du travail voire

à une volonté d’hyper-rationnalisation des tâches : «

seul ce qui peut

être mesuré s’améliore et apporte de l’importance à ce qui peut être

mesuré

». Cela n’est pas sans poser problème si l’on souhaite favoriser

l’innovation et les émergences créatives. L’organisation risque alors de

se figer et de ne plus évoluer.

Les leviers de performance ne sont peut-être pas tous les mêmes selon

la nature de l’organisation, sa structure et sa culture. Une personne peut

exceller ou au contraire être inefficace dans un contexte ou un collectif

donné. Les hommes et l’environnement, l’acteur et le système aurait

dit le sociologue Michel Crozier (1922-2013), sont capitaux, ils intera-

gissent l’un avec l’autre.

De même pour Éric-Jean Garcia, la hiérarchie a souvent été décriée

alors qu’elle relève directement de la performance. Le leadership doit

justement simplifier le fonctionnement organisationnel en créant les

conditions de l’engagement professionnel.

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