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Photo : Olivier Ravoire

C’était le thème de la quatrième session des Entretiens Albert-Kahn organisée le 16 mai 2013 par le conseil général dans la maison historique d'Albert Kahn à Boulogne-Billancourt.

Le chef de guerre, le prophète, l’élu, le chef d’entreprise, l’intellectuel… La notion de leader a évolué au cours des siècles, comme l’a souligné Patrick Devedjian en introduction. Le président du conseil général a ensuite posé la problématique du jour : compte tenu de l’évolution de la société, quels seront les valeurs et les comportements des leaders de demain ? Six intervenants avaient été invités à échanger autour de ces questions.

Patrick Viveret tout d’abord, conseiller honoraire à la Cour des Comptes et auteur de nombreux ouvrages dont Comment vivre en temps de crise ? co-écrit avec Edgar Morin, parle de la fin du leadership d’autorité et de l’importance de voir émerger un « leadership d’humanité ». Un point de vue partagé par l’ensemble des invités. La « force de vie » qu’il évoque souvent, caractéristique commune à tous les leaders selon lui, devient ainsi chez Catherine Chouard, ancienne DRH aujourd’hui coach pour dirigeants, la « joie ». « Le leader de demain doit redonner envie, affirme-t-elle. À lui-même et aux autres. Il doit avoir suffisamment de joie intérieure pour que sa joie soit communicative. »

Pour Sylvie Gendreau, enseignante et fondatrice des Cahiers de l’imaginaire, nouveau média sur l’art et la création, la base est d’ « aimer le monde ». Elle précise que nous sommes tous co-créateurs et co-rêveurs de ce que deviendra le monde. Les leaders de demain seront donc forcément des co-leaders. Richard Collin, enseignant et directeur de Next Modernity, évoque lui un « management de subsidiarité. Le leader doit être au service des autres. Il doit être un cultivateur de confiance ».

 Deux témoignages très concrets ont appuyé cette idée. Celui de Laurence Equilbey pour commencer, chef d’orchestre et directrice musicale d’Accentus et d’Insula Orchestra. Elle soutient que chacun doit avoir une vision du tout pour connaître son rôle et l’accepter. Il faut également connaître les personnalités de chacun et donner des responsabilités à la hauteur des ambitions pour ne pas créer de frustration.

Christophe Mombet, ancien rugbyman et entraîneur de l’équipe de France, désormais directeur du rugby et de la formation au Racing Metro 92, s’appuie lui sur la notion de « management positif », de « valorisation des expériences ». Il associe la technique à l’humain. « Le socle de la performance, selon Christophe Mombet, ce sont les valeurs définies par le leader pour son groupe : respect, intégrité, engagement, esprit d’équipe… »