En quelques mots
Le projet des Entretiens Albert-Kahn est né de la volonté de Patrick Devedjian, président du Conseil départemental des Hauts-de-Seine, de favoriser une réflexion transversale sur les grandes questions de société, en particulier celles liées à la mondialisation.
Les Entretiens Albert-Kahn proposent :
- les Entretiens Albert-Kahn, rencontres entre les élus, les agents et les partenaires du Département pour réfléchir de manière décloisonnée et transversale à des sujets de prospective socio-économique et politique; ces conférences sont podcastées et font l'objet de publications ;
- les Entretiens Albert-Kahn "internes", rencontres destinées aux élus et aux agents du Département pour approfondir des sujets d’innovation managériale ;
- les Entretiens Albert-Kahn "hors les murs" en partenariat avec des associations ou des institutions en dehors de la Maison Albert-Kahn pour toucher un public plus varié ;
- les expérimentations en matière d'innovation sociétale (tiers lieux, économie collaborative, renouveau du travail social, agriculture urbaine, évolutions des modes de vie, etc.) qui sont conduites en amont des politiques publiques du Département et lui permettent d'anticiper et de s'adapter aux évolutions de la société.
Retour sur la rencontre du 30 janvier : le rapport au temps et à la décision
- Détails
- Publication : 30 janvier 2015
Le temps « C'est le devenir en train de devenir, c'est la continuation changeante du présent, c'est le changement continué de l'être » nous dit le philosophe André Comte-Sponville dans L'être temps.
Avec la dernière vague de mondialisation, celle des technologies de l'information et de la communication, l'immédiateté et l'accélération semblent devenir la norme. Notre rapport au temps évolue, certains s'emparent et jouent de la vitesse, d'autres au contraire la rejettent, résistent en prônant la lenteur.
Qu'est ce que le temps ? C'est à cette vaste question que le physicien Étienne Klein a réféchi. Le chercheur a mis en évidence les abus de langage : « le mot est victime d'une polysémie fulgurante. À trop l'employer, on finit par tomber sur des paradoxes, alors qu'en général, un mot plus précis suffirait à exprimer nos pensées. » Avec l'évolution de la société, l'accélération du temps semble être devenue la norme. Une idée que réfute Étienne Klein. « Le temps n'est nullement affecté par nos actions. C'est notre perception du temps qui est modifiée. Cela n'a aucun sens de parler d'une vitesse du temps, ni de son accélération. »
La question de notre rapport au temps était également posée lors de ces entretiens. Pour Michelle Dobré, sociologue, il existe quatre représentations du temps chez l'homme : Au fil de l'eau (on se tourne vers le passé), Quo Vadis (on anticipe), Formule 1 (on veut faire le maximum de choses en un minimum de temps) et Carpe Diem (on profite de l'instant présent). Elle constate en revanche une accélération du temps. « L'accélération gouverne le monde. On observe une augmentation du nombre d'épisodes vécus par unité de temps. Cette accélération produit de l'incertitude et un sentiment de pénurie de temps. »
Comment l'essor des nouvelles technologies a t-elle transformé ce rapport au temps et à la décision au sein de l'entreprise ? Jean-Michel Estrade, directeur des ressources humaines du groupe Atos, spécialisé dans le numérique, a mis en place un système de réseau social interne destiné à faire débattre les employés de la vie de l'entreprise. « Le rapport au temps et à la décision a été modifié avec l'arrivée du mail. Nous avons lancé une opération qui a fait diminuer ce volume de mail de près de 70 %. Avec ce réseau social, le rapport au temps est différent. On retrouve les principes de l'agora grecque. »