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Les indicateurs permettant de déterminer le niveau de bien-être des humains deviennent de plus en plus complexes, ne se limitent plus uniquement à la mesure du PIB et intègrent de nouvelles données. Notion subjective par excellence, l’estimation du bien-être est devenu un critère d’attractivité d’un territoire.

En juillet 2015, l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme) et l’Insee ont mené conjointement une grande enquête sur la qualité de vie dans l’agglomération parisienne. Cette enquête a croisé une trentaine d’indicateurs différents. « Ils devaient être fiables, pertinents, quantifiables et disponibles », explique Corinne Martinez, chef de la division démographie et politiques sociales à la direction régionale Insee Ile-de-France. Ils comprennent entre autres l’accessibilité aux équipements et à la culture, l’égalité homme/femme, l’emploi ou le logement. Grâce à ces indicateurs, quatre catégories de territoires ont émergé dans l’ensemble de l’agglomération. « Nous avons en fait regardé les facteurs les plus discriminants comme la qualité de l’air ou l’accès aux transports pour les cartographier », explique Pauline Virot, démographe à l’Apur. Les Hauts-de-Seine regroupent trois de ces catégories : des communes bien équipées où les logements sont abordables mais qui sont en difficulté (au nord du département), des communes avec une bonne qualité de l’air, des espaces verts et de bons logements mais moins bien desservis par les transports au sud-ouest et les communes pour la plupart limitrophes de Paris, où les conditions d’emploi sont favorables.

Au-delà de ces études qui se basent sur des données concrètes, des collectivités ont choisi d’autres indicateurs. C’est le cas du conseil départemental de la Gironde, qui a élaboré un indicateur synthétique qui se base sur d’autres facteurs afin de mesurer le bien-être des habitants sur un territoire. « Il existe beaucoup de palmarès sur la qualité de vie, qui placent d’ailleurs souvent Bordeaux en tête. Mais nous voulions questionner les habitants sur ce qui fait leur bonheur, sur le sens qu’ils mettent derrière cette notion », explique Sébastien Kieff, coresponsable de la mission Agenda 21 de Gironde. Ainsi, le Département a mis au point Spiral, une méthode participative qui mesure ce qui fait le bien-être des citoyens. Les réponses convergent toutes vers le besoin de lien social et d’accès aux équipements. Enfin un calculateur de contribution a été mis au point afin d’impliquer tous les acteurs sociétaux : les habitants, les acteurs publics et privés.

Enfin Isabelle Delannoy, ingénieur agronome, a imaginé un modèle d’économie « symbiotique », qui intègre de nouvelles logiques économiques et de production : la régénérescence de la biosphère, une économie collaborative « de pair à pair » et l’importance des nouvelles technologies. Pour elle, c’est un mélange d’initiatives locales (comme les jardins partagés) et plus globales (Wikipedia et la connaissance collaborative) qui contribue au bien-être sociétal.

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