de e-santé que de télémédecine. À quoi ces données servent-elles ?
Nous proposons d’abord des outils de prévention. De la prévention, les
usages nous font basculer vers la détection précoce, voire parfois en
télémédecine. C’est pourquoi nos objets peuvent être pertinents pour la
prise en charge du vieillissement. Tout commence par la mesure. Nous
considérons qu’on ne peut pas améliorer un comportement si on ne le
mesure pas. Il y a un certain nombre de comportements de santé que
nos objets permettent demesurer, le poids, la tension, l’activité, qui vont
initier chez nos utilisateurs une boucle demotivation. Lamesure suscite
une prise de conscience : je suis en surpoids, j’ai une tension artérielle
élevée, je ne marche pas assez, etc. Derrière, tout le travail de nos déve-
loppeurs est de permettre, via notre application, non seulement d’avoir
un tableau de bord des données, mais aussi des outils de coaching
pour vous aider à perdre du poids, à marcher plus, pour vous rappeler
de mesurer votre tension. Un des aspects intéressants de ce que nous
faisonsestquenoussommescapablesd’extrairedesstatistiquesagrégées
anonymes sur toutes ces données et de vérifier nos hypothèses, et
de mesurer un impact positif dans le temps. C’est ainsi que nous nous
apercevons que, plus les gens se pèsent sur nos pèse-personnes, plus
ils perdent du poids ! Ce sont peut-être les plus motivés qui perdent le
plus. Si nous prenons par exemple ce bracelet, nous nous apercevons
que les gens qui le portent toute une année finissent par marcher 15 %
de plus qu’au début.
Nous allons un peu plus loin : avec notre application, vous pouvez partager
vos données avec des amis, vous pouvez entrer en compétition. On
s’aperçoit que plus vous partagez vos données avec quelqu’un, plus
vous marchez. Nous mesurons donc des améliorations sur certains
comportements. Les études scientifiques vous montreront que plus les
gens marchent, plus ils sont en bonne santé. Plus vous perdez du poids,
plus vous diminuez votre risque de maladies chroniques. On mesure les
effets significatifs de l’activité physique sur la mortalité, même à partir
de 50 ans.
Pour les personnes déjà atteintes de maladies chroniques ou malades,
l’avantage d’avoir des solutions numériques, et l’exemple d’une société
comme Bluelinéa l’illustre, c’est que ces informations peuvent être
échangées avec des experts, des prestataires de services, des gens qui
vont développer à partir de ces simples données. Notremétier n’est que
de fournir des données et un peu de coaching. Cependant, beaucoup de
services peuvent se développer dès lors qu’un utilisateur accepte de
partager ses données avec un tiers. Nous rendons possible l’utilisation
des données par des services de santé. L’intégration est en train de
devenir encore plus simple parce que sur tous les nouveaux téléphones
Apple, il y a une application appelée « Santé », où toutes ces données
peuvent s’agréger. Apple est en train d’aller voir tous les prestataires de
dossiers médicaux électroniques conséquents dans le monde, qui ont
des millions de dossiers de patients – ils ont un peu plus de succès que
le DMP en France –. Ils rendent ainsi possible le partage de données très
facilement. Si vous vouliez envoyer des données de poids ou de tension
à votre médecin ou être assisté, il y a dix ans, vous pouviez le faire, mais
c’était complexe et technique. Aujourd’hui, il suffit de savoir télécharger
trois applicationsmobiles. C’est évidemment une rupture technologique
et une rupture de coûts. Ce ne sont pas des choses qui n’existaient pas,
mais ce sont des choses qui sont devenues extrêmement simples. Cela
donne la possibilité de créer tout un écosystème des services autour du
suivi des personnes.
Alexis Normand
Responsable du développement des activités Santé
chez Withings
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