J’ai aussi eu la confirmation que les connaissances sont présentes
sous de nombreuses formes, comme le savoir-faire, le savoir technique
et scientifique. Je me suis arrêté, une seconde ou un peu plus, sur la
notion de connaissance des langues et des cultures. Et dans un monde
globalisé et connecté, où le temps qui passe n’est plus vraiment le
même, Wikipédia m’indique qu’il existe des connaissances communes
à l’humanité. Cela a certes éveillé mon intérêt, mais où chercher ? Par
quoi commencer ?
Je me suis finalement posé cette question simple, pour ma fille qui
entre en 6
e
l’année prochaine, dans un collège des Hauts-de-Seine : ses
professeurs vont-ils savoir la guider dans cet Internet des mots et des
idées, où l’on trouve de tout, dans ce nouvel eldorado de la connais-
sance ? Est-ce sans danger ? Notre collectivité a-t-elle pris la mesure
des enjeux du numérique éducatif et de l’éducation au numérique ?
Notre Département a-t-il su créer des conditions favorables pour que
nos enfants puissent explorer librement et sereinement cette nouvelle
source inépuisable de connaissances ?
Des gisements à ciel ouvert
Pour créer les conditions d’un territoire innovant et solidaire, il faut en
premier lieu y cultiver la transparence et la liberté. Dans notre nouveau
monde, celui du numérique, cela se traduit notamment par l’ouverture
des données publiques. Le Département des Hauts-de-Seine montre
l’exemple et il n’est pas seul. Il fait partie des premières collectivités qui
ont fait le choix d’être des acteurs du développement de l’
Open Data
.
Je vous invite donc à découvrir ces véritables gisements à ciel ouvert que
sont les nouvelles plateformes de forage qui ont émergé ces dernières
années et qui donnent accès aux données brutes des services publics.
Dans notre département, depuis 2012, il existe une plateforme territo-
riale de diffusion de données publiques « opendata.hauts-de-seine.fr ».
Son utilisation est totalement libre, et les données sont téléchargeables
gratuitement. Leur réutilisation est simplement encadrée par une
Licence Ouverte. Cette initiative marque une étape importante qui vise
à redéfinir le lien avec l’usager, avec le citoyen. Car, au-delà de la libéra-
tion des données, il s’agit d’une démarche fondatrice de transparence
et d’ouverture.
À terme, la collectivité entend ainsi constituer une source de croissance
et d’innovation en offrant la possibilité aux chercheurs, aux étudiants,
aux journalistes, aux développeurs et aux entreprises de saisir cette
opportunité pour développer de nouveaux services à valeur ajoutée.
L’enjeu c’est aussi de donner à tous la capacité d’être informé sur la vie
de la collectivité, au plus près des données qu’elle produit et qu’elle met
à la disposition du plus grand nombre.
Au niveau national, il existe également une plateforme « data.gouv.fr »
qui mérite notre attention. On y mesure l’ampleur du phénomène et
l’importance que prend aujourd’hui l’ouverture des données publiques.
C’est une prise de conscience collective. En juin 2015, le tableau de bord
du site recensait déjà 14 427 jeux de données, 37 905 ressources, 493
organisations et 218 services publics engagés dans cette démarche.
On y dénombrait 1 192 réutilisations avec des exemples intéressants,
comme la carte interactive des collèges tête de réseau de l’éducation
prioritaire, publiée dans la presse par
Le Parisien
, ou encore un nouveau
moteur de recherche des photographies des monuments historiques de
1851 à 1914. Ce dernier puise dans les photographies numérisées du
fonds de lamédiathèque de l’Architecture et du Patrimoine publiées par
le ministère de la Culture et de la Communication. Ce fonds des monu-
ments historiques comprend plus de 300 000 images et sera bientôt
entièrement numérisé.
Ce qui est le plus significatif, c’est donc l’évolution même du type de
données libérées. Ainsi sont maintenant libérées des images de notre
patrimoine, de notre culture. Les chiffres et les données brutes, c’était
bien, mais l’
Open Data
culturel, celui des connaissances fondamentales
des générations antérieures, c’est notre avenir et celui de nos enfants.
Voilà une matière première de très grande qualité, qui a pu être sauvée
de la destruction et de l’oubli. Voilà l’enjeu prioritaire d’une éducation
tout au long de nos vies, pour celui qui considère que l’information prend
de la valeur lorsqu’elle est partagée.
Découvrir et partager les connaissances
Maintenant que nous avons parcouru les premiers rivages de ce nouveau
monde, découvrons à présent les ressources les plus convoitées. Celles
qui étaient autrefois cachées et précieusement gardées dans la jungle
des rayonnages et des armoires de quelques bâtiments éloignés. Car
aujourd’hui des milliers de documents et de connaissances sont enfin
libérés, référencés et proposés. À toute heure du jour et de la nuit,
où que l’on soit, on peut accéder aux bibliothèques numériques du
XXI
e
siècle.
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