Si dans notre parcours, nous ne devions retenir qu’une seule destination,
ce serait « gallica.bnf.fr », le gisement exploité par la Bibliothèque
nationale de France. Le nombre de ressources disponibles est impres-
sionnant. On peut accéder de chez soi à 3 422 221 documents
dont 574 371 livres, 87 334 cartes, 55 672 manuscrits, 1 153 231
images, 1 488 993 fascicules de presse et revues, 28 192 partitions
et 34 428 enregistrements sonores. Et tous ces contenus sont pour la
plupart des œuvres tombées dans le domaine public. La qualité de ces
ressources est aussi impressionnante qu’utile pour celui qui souhaite
connaître et comprendre le monde qui l’entoure. La démarche est sans
ambiguïté. Pour progresser et produire de nouvelles connaissances,
il faut apprendre des autres et s’enrichir de leurs témoignages histo-
riques, culturels et littéraires. En préparant ce texte, je suis tombé sur
«
Le Code de l’humanité, ou la Législation universelle, naturelle, civile
et politique, avec l’histoire littéraire des plus grands hommes qui ont
contribué à la perfection de ce code
», rien que ça !
Dans une moindre mesure, le partenariat entre l’université Paris Ouest
Nanterre La Défense, la Bibliothèque de documentation internationale
contemporaine (BDIC) et le Département des Hauts-de-Seine a été parti-
culièrement fructueux. Inauguré le 17 novembre 2014, l’« Argonnaute »
est le fruit d’un double projet de bibliothèque et de cartable numériques.
On peut y consulter 150 000 documents numérisés permettant de
se plonger dans les sources de l’histoire du XX
e
siècle. À l’occasion du
centenaire de la Grande Guerre, comme des milliers d’amateurs et de
professionnels, nous pouvons nous emparer des contenus qui sont
mis à disposition sous Licence Ouverte. On y découvre par exemple les
exceptionnels textes et dessins de Gaston Lavy, consignés avec soin
dans son journal de tranchées.
De nouvelles pratiques se développent et l’Argonnaute propose déjà
de nouvelles fonctionnalités qui permettent de signaler les documents
via les réseaux sociaux, de les exporter vers des sites tiers, ou encore
la possibilité de mettre en œuvre une indexation collaborative avec
les internautes. De nouvelles connaissances sont partagées et dans le
cadreducours«Conduireunprojet culturel »desétudiantsont récemment
conçu une exposition virtuelle « La Commune et les affiches - une
révolution par l’écrit ».
Pour permettre à ces connaissances de venir jusqu’à nous, au-delà des
frontières, des conflits et du temps, les acteurs publics ont pris leurs
responsabilités et les partenariats qu’ils ont su tisser sont indispen-
sables pour assurer la conservation et la diffusion de la connaissance.
Rendre accessible et produire des connaissances
Aujourd’hui, chaque élève dispose dans son cartable numérique d’un
patrimoine historique libéré avec des thèmes et des dossiers en lien
avec les programmes scolaires. Les documents sont patiemment sélec-
tionnés et des réservoirs de ressources sont mobilisables en contexte
pédagogique, dans un cadre juridique clair et sécurisé, permettant
toutes les formes de réutilisation, librement (à condition de citer les
sources). À partir de ces sources les enseignants et les élèves peuvent
créer leurs propres contenus. C’est ce qu’ont fait cette année les élèves
des collèges impliqués dans le dispositif « classes créatives ». Autour
d’un projet interdisciplinaire, ils ont réalisé et co-construit desœuvres en
ligne autour du thème de l’alimentation lors de la guerre de 1914/1918.
En parcourant des terres encore inexplorées il y a dix ans, les collégiens
des Hauts-de-Seine coproduisent de nouvelles connaissances, pour
eux-mêmes et pour tous ceux qui voudront s’emparer de leur créativité
et s’enrichir de ce savoir partagé.
Pour permettre cela et bien plus encore, le Département des Hauts-
de-Seine a fait le choix d’investir massivement dans une politique
numérique pour l’éducation en lançant dès 2007 le programme Environ-
nement numérique des collèges. Pour investir l’avenir, le Département
a notamment engagé le raccordement en fibre optique de tous les
collèges publics et toutes les salles de classe sont reliées à Internet.
Tous les collèges sont dotés de tableaux interactifs, d’ordinateurs et
de tablettes pour naviguer aisément au sein d’un espace numérique de
travail sécurisé et adapté pour un usage responsable de l’Internet.
Depuis leur espace numérique, à la maison et en classe, les collégiens
peuvent ainsi explorer le cartable numérique de la BDIC, visiter des
images actives préparées avec les Archives départementales, consulter
les archives du journal
Le Monde
depuis 1944 via le site Europresse.com
qui, avec ses 10 000 sources d’information françaises et étrangères,
généralistes et spécialisées, leur permet de se familiariser à la recherche
documentaire. Les élèves sont sensibilisés au pluralisme de l’information
et développent leur esprit critique face aux médias et à l’actualité. Un
petit nouveau cette année, avec l’arrivée dans cet espace de
Madmagz
qui leur permet de créer des magazines et des journaux de manière
simple et collaborative. Cet espace numérique représente aujourd’hui
dans les Hauts-de-Seine un réseau social éducatif de 150 000 utilisateurs
interconnectés, dont 5 000 enseignants, 55 000 collégiens et leurs
familles, et déjà plus d’un million de connexions par mois.
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