L’économie de la connaissance, une éducation tout au long de la vie
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L'entretien s'est déroulé le 11 juin 2015 à la Maison d’Albert Kahn.
La mondialisation et avec elle la dernière vague liée aux technologies de l'information et de la communication transforme profondément nos sociétés. Alvin Toffler parle du passage de « la société industrielle à la société de l'information », Manuel Castells préfère parler de « l'ère des réseaux », Michel Saloff-Coste de « l'ère de la création et de la communication » et Francis Jutand de la « métamorphose numérique ». De quoi parle-t-on et où se situe réellement le changement ? La stratégie européenne dite de Lisbonne a révélé l'importance stratégique de la recherche, de l'enseignement, de l'innovation et de la création au début des années 2000. Aujourd'hui, les experts oscillent entre la crainte d'une robotisation à outrance des emplois et les bienfaits des nouvelles activités créées par le numérique.
Qu'est devenue l'ambition de faire de l'Union européenne « l'économie de la connaissance la plus compétitive au monde » ? Comment cette transformation affecte-t-elle la création de valeurs de nos sociétés ? Comment un territoire comme celui des Hauts-de-Seine très bien loti à pleins d'égards, peut-il le faire fructifier en le rendant encore plus solidaire et innovant ?
Pour Richard Florida, professeur d'urbanisme à Toronto et père du concept de « classe créative », la ville créative se caractérise par trois règles, les « règles T » : Technologie (universités, centre de recherches, etc.), Talents (des gens compétents), Tolérance (ouverture à l'autre dans sa différence culturelle, internationalisation). Ces trois piliers sont-ils toujours source d'innovation durable ?
Ce qui semble changer radicalement, c'est notre manière d'apprendre, de nous remettre en cause et de nous développer tout au long de la vie. C'est dans ce mouvement d'apprentissage permanent que tous nos talents et modes d'intelligence rationnelle, émotionnelle, artistique ou intuitive peuvent être convoqués. Comment créer les conditions pour que l'éducation devienne plus adaptée aux nouveaux enjeux, un plaisir plus qu'une contrainte, une source de réalisation pour chacun ?