ENTRETIENS AK - Cahier n° 13 avec couv - page 33

Notre rôle auConseil général est d’êtreunacteur de cet accompagnement
des personnes vieillissantes, mais c’est surtout d’être un fédérateur.
Notre mission est de faire travailler ensemble tous ceux qui, sur le
territoire, et ils sont très nombreux, concourent au bien-vieillir. J’ai même
apporté une petite liste de ces acteurs :
- 36 CCAS ;
- 12 cliniques ;
- 14 coordinations gérontologiques ;
- 4 réseaux gérontologiques ;
- 4 MAIA ;
- 150 services d’aide à domicile ;
- 28 services de soins infirmiers à domicile ;
- 12 hôpitaux ;
- 107 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépen-
dantes ;
- 7 unités de soins de longue durée ;
- 44 établissements hébergeant des personnes âgées encore valides ;
- 15 consultations mémoire ;
et je ne compte pas les centaines, lesmilliers de professionnels du social
ou du soin, puisque, dans ce domaine-là, les deux sont très fortement
articulés, puisque nous devons faire face aux besoins globaux des
personnes.
Notre travail est de faire travailler tout ce monde ensemble ; c’est aussi
de faire en sorte que toutes ces personnes sortent de leur domaine
d’intervention très particulier et de créer la possibilité de nouvelles
collaborations, entre elles, mais également de nouvelles collaborations
entre tous ces réseaux de professionnels et les réseaux informels.
On n’arrivera pas à faire face au problème du vieillissement si on se
retourne toujours uniquement et exclusivement vers les pouvoirs
publics. Ce n’est pas possible. C’est un problème de la société, et c’est
la société qui doit changer son regard sur ces questions-là si l’on veut
être efficace.
Nous avons besoin de réfléchir en associant non seulement tous les pro-
fessionnels, on le sait, on connaît bien le schéma de l’autonomie, mais
en regardant ce que ceux qui ne sont pas des professionnels et qui sont
beaucoup plus nombreux à agir en faveur des personnes qui vieillissent
peuvent nous apporter.
Il y a vraiment un enjeu important pour l’avenir, de remarier les solidarités
institutionnelles et les solidarités naturelles, familiales, de proximité
– nous avons parlé des aidants familiaux –, qui aujourd’hui ne sont pas
suffisamment valorisées et prises en compte dans les dispositifs
d’accompagnement. Ensuite, il faudrait que l’on simplifie le parcours
du combattant, parce que l’on ne sait pas qui fait quoi, à qui s’adresser,
etc. Cela peut être le travail du Conseil général de mettre en place une
information claire, uniforme et synthétique. Nous le faisons déjà et nous
le ferons encore mieux demain. Enfin, nous pouvons montrer qu’il est
possible d’intégrer dans notre action des acteurs qui aujourd’hui
travaillent dans leur coin pendant que nous, nous travaillons dans le
nôtre, qui sont donc tous ces chercheurs, toutes ces entreprises qui
nous ont présenté leurs réflexions et leurs réalisations.
Sur les gérontechnologies, comme sur toute chose, il ne faut pas avoir
un raisonnement binaire, ce n’est pas tout bon ou tout mauvais. Une
chose peut être la meilleure ou la pire, cela dépend de l’usage qu’on
veut en faire. La question est de savoir ce qu’on veut faire de ces tech-
nologies, et ce n’est pas à nous de le définir, c’est aux personnes âgées
elles-mêmes de nous dire : « moi, je veux ça, parce que ça m’est utile,
mais ça, je n’en ai pas besoin ».
Nous avons parlé tout à l’heure du médaillon de télé-alarme, ou du
médaillon détecteur de chute. Effectivement, j’ai cru à un moment qu’il
allait nous apporter une bouffée d’oxygène pour aider les personnes à
domicile, et en fait, cela nous a fait dépenser de l’argent, parce que nous
l’avons tous financé en pensant que c’était moderne, que c’était bien,
et finalement, certes cela crée un sentiment de sécurité, surtout pour
la famille et a pu dans quelques cas faciliter l’intervention des secours,
mais nous avons toujours autant de personnes qui chutent, parce que
ce n’est pas le médaillon qui empêche les personnes de chuter, et nous
avons toujours autant de personnes isolées puisque ce n’est pas le mé-
daillon qui crée du lien social… Il faut faire très attention avec tout cela.
J’ai entendu dire que, ce qu’il fallait faire, c’était de réfléchir au service
qu’on allait apporter, créer de la sécurité, créer du confort. C’est dans ce
sens-là que nous devons travailler, d’autant plus que, même si j’ai retenu
que M. Bourquin nous a promis des financements, et c’est tant mieux,
l’argent public est extrêmement rare. Donc à part amorcer des projets, ou
financer des innovations, ce que nous pouvons faire, il ne faut pas trop
compter aujourd’hui sur l’argent public pour faire des choses nouvelles.
Je trouve que les gérontechnologies apportent un plus énorme, mais
elles ne seront pleinement utiles que lorsque les personnes âgées
auront compris à quoi elles peuvent leur servir, lorsqu’elles verront
qu’elles leur sont utiles et à ce moment-là, il n’y aura plus de problème
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