ENTRETIENS AK - Cahier n° 13 avec couv - page 27

D’une part les bénéficiaires (une personne ou un foyer) se voient
doter de dispositifs ou de services qui leur sont prescrits par divers
organismes indépendants les uns des autres (CCAS, CLIC, MAIA, HAD,
SSIAD, SAP, …), sans aucune concertation, autre qu’une bonne volonté
occasionnelle.
Le financement, lui, est fragmenté entre une pléthore d’acteurs
financiers (assureurs, banques, mutuelles, caisses de retraite et de
prévoyance, CNSA, CNAM…), ou territoriaux (mairies, conseils régionaux,
conseils généraux, communautés de communes,…) avec des règlements
ou des directives émanant d’entités centrales (DGOS, DGS, ARS,…). Tant
les patients que les familles sont légitimement perdus dans la complexité
de cette jungle administrative, et d’autant plus que persiste l’idée que
tout ce qui concerne la santé doit être gratuit.
Aussi, le rôle des collectivités territoriales doit être de mettre en place
un guichet unique, à l’instar de ce qui a été fait dans le cadre du chômage
avec Pôle Emploi. À cet égard, le niveau du département semble le
mieux adapté pour une action efficace, le Conseil général devenant un
soutien privilégié du vieillissement et de l’autonomie.
Pour sa part, Bluelinea a opté pour un modèle économique s’adressant
aux particuliers et aux collectivités, basé sur un abonnement « à la
carte », comparable à celui des opérateurs de téléphone, mais sans
aucune période d’engagement minimal. Ses équipements et services
sont ainsi mis à la disposition des patients en fonction de leurs besoins
propres et contribuent également à soulager les aidants. Car on oublie
souvent que les dispositifs basés sur la technologie bénéficient d’abord
aux aidants familiaux, car ceux-ci s’épuisent souvent les premiers.
D’où la nécessité, certes, de protéger les patients et d’assister les
soignantsmais aussi d’accompagner les aidants en leur permettant, eux
aussi, de « bien vieillir ».
Alexis Wastermann
Cofondateur de Bluelinea
et administrateur du Centre national
de référence Santé et Autonomie
Permettez-moi de vous remercier pour cette opportunité que vous me
donnez de présenter la vision de Withings, ce que nous faisons, à quoi
servent nos objets, pourquoi on les utilise et quelles sont leurs applica-
tions pour le sujet qui nous occupe aujourd’hui, le vieillissement.
Withings est une entreprise des Hauts-de-Seine dont le siège est situé
à Issy-les-Moulineaux créée en 2008. Nous venons des télécommuni-
cations. Un des fondateurs de Withings avait inventé la Livebox. C’est
important de le souligner car cela explique l’attention extrême que nous
mettons sur l’expérience utilisateur. Nous voulons que nos produits
soient simples à utiliser pour le grand public, ce qui est une nouveauté
en santé. À partir du moment où le grand public a commencé à être
équipé de
smartphones
avec des applications mobiles, les ingénieurs
de Withings se sont posé la question de savoir quels objets ils allaient
pouvoir connecter à ces applications mobiles et à quoi cela allait servir.
Nous sommes arrivés un peu par hasard dans le domaine de la santé
lorsque nous nous sommes aperçus qu’un pèse-personne, par exemple,
est un objet du quotidien que tout le monde utilise déjà, mais qu’il
y a une vraie plus-value à le connecter pour pouvoir enregistrer ces
informations de façon simple et construire automatiquement des histo-
riques de mesures sous forme de graphiques enrichis. Toute la vision
de Withings est là ; essayer de faire des objets du quotidien et d’en
améliorer l’usage, les rendre plus utiles pour la santé via la connexion à
un smartphone. Notre pèse-personne vous donne une courbe de poids,
notre tensiomètre vous permet de suivre dans la durée votre tension
artérielle et d’échanger facilement avec votremédecin. Cettemontre, le
Withings Activité ressemble à une montre normale, avec des aiguilles,
mais elle est connectée et à chaque fois que je marche, elle enregistre
mon nombre de pas et envoie toutes ces données sur mon
smartphone
.
Je peux ainsi suivre l’évolution de mon activité, et me coacher pour aller
plus loin.
J’insiste un petit peu sur le fait que nous venions des télécoms parce que
cela explique beaucoup de choses sur ce que nous voulons apporter en
termes de changement dans la gestion de sa santé. Tout notre focus est
de rendre l’expérience de l’utilisateur la plus simple possible. Il ne faut
pas que ce soit des objets de télémédecine compliqués à installer, qui
puissent être suivis uniquement par un professionnel de soins. L’objectif
est d’en faire des objets grand public. La santé n’est pas seulement
l’affaire des malades et des médecins. C’est une préoccupation du
quotidien. Nous voulons permettre à chacun de s’approprier des outils
autrefois réservés à la médecine. C’est pour cela que je préfère parler
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