ENTRETIENS AK - Cahier n° 13 avec couv - page 37

Les intervenants ont exposé une série de propositions très concrètes.
Parmi celles-ci, favoriser des technologies pour maintenir l’autonomie
des personnes âgées qui souhaitent rester à domicile et aider les
aidants, exiger une palette d’outils numériques qui fonctionnent voire
qui ont fait l’objet d’une normalisation (Marc Bourquin), coordonner les
acteurs financiers en visant un guichet unique (AlexisWastermann), etc.
Nos débats qui ont donné grande place aux gérontotechnologies, à la
réflexion sur l’utilisationdes robots, des systèmes d’aideet demonitoring
à distance, nous permettent de circonscrire les conditions nécessaires
pour faire de ces outils et moyens un plus de l’aide à domicile des
seniors. On comprend mieux que les questions ne sont pas si binaires
que cela, faut-il ou non utiliser les nouvelles technologies, mais plutôt :
comment traiter de la reconnaissance de l’homme par les robots
(Pierre-Antoine Chardel) ? Comment éviter une mise en place systéma-
tique des systèmes technologiques auprès des personnes dépendantes
(Pierre-Antoine Chardel) ? Comment aborder la dignité et le respect de la
vie privée des seniors (Raja Chatila) ? Ce n’est pas au robot d’apprivoiser
l’humain, c’est à l’humain de le faire. Mais alors comment permettre un
tel paradoxe alors que le robot est encore perçu et pensé comme une
substitution à l’homme ?
Même si les expériences passées n’ont pas toujours été réussies (Patrick
Malléa, FranckVincent), elles ont à être reconsidérées (AlexisWastermann,
Marc Bourquin, Franck Vincent, Daniel Courtès). Imaginer les solutions
de demain, c’est remettre l’éthique au cœur de la recherche et de l’action.
C’est aussi remettre en perspective les moyens financiers et humains
dont la France dispose. La France a la chance de disposer de savoir-faire
technologique, mais aussi d’un savoir-faire social sur la prise en charge
des personnes en particulier en perte d’autonomie (Marc Bourquin). Il est
apparu important aux yeux des participants à la conférence d’investir
dans la formation des professionnels de la santé et de gérontologie pour
aussi maximiser les chances de succès des aides à distance.
De là, la nécessité de faire en sorte que l’action publique puisse faire
travailler tous les acteurs du « bien-vieillir » ensemble. C’est une des
ambitions du Département (Franck Vincent, Daniel Courtès). Parvenir
à rester à l’écoute des évolutions socioculturelles, de les anticiper pour
mieux y répondre. Enfin, réformer la gouvernance pour intégrer la
dimension évolutive propre à ces tendances. Le vieillissement est déjà
une réalité et dans ce contexte la réforme nationale des retraites et des
grands équilibres macro-économiques en France bien qu’inévitable et
urgentissime, tarde à se faire (Alain Parant).
L’heure n’est plus au deuil de notremodèle passé de solidarité, il est bien
à la définition des nouveaux contours d’un modèle d’avenir, innovant,
prenant en compte les réalités actuelles démographiques, économiques
et sociales. Il est à imaginer des futurs souhaitables avec l’ensemble des
acteurs concernés. Le Département continuera d’y contribuer :
- en restant innovant et en avance de phase comme il l’a été, par
exemple, sur le « Diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer »
(DPMA 92), le forum itinérant « Giga Senior » animé par l’Institut
des Hauts-de-Seine ou l’allocation pour les familles hébergeant leur
ascendant (AFHA) etc. ;
- enmettant ses convictions au service de la proximité et de la solidarité.
Carine Dartiguepeyrou
Secrétaire générale
des Entretiens Albert-Kahn
70
71
1...,27,28,29,30,31,32,33,34,35,36 38,39,40,41,42,43
Powered by FlippingBook