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en bois aux façades colorées. Dans le centre historique se trouvent le

quartier branché de Vesterbro et le quartier latin, ainsi que le château

de Rosenborg, ancienne résidence royale. Un des centres d’attraction

touristique de Copenhagen est « Christiania », une des plus vastes

communautés intentionnelles autogérées d’Europe, accueillant une

population d’artistes, de hippies et des mouvements alternatifs de

plusieurs milliers de familles.

Le modèle scandinave consiste à financer par une fiscalité élevée un

État social bien structuré. Les modèles se distinguent nettement quand

on compare la Scandinavie à la Grande-Bretagne qui cultive le concept

d’État providence résiduel et constitue par là en Europe l’antithèse de la

Scandinavie. Le taux maximum d’imposition est de 56 % en Suède, il est

de40%enGrande-Bretagne. Lapart des dépenses publiques (c’est-à-dire

les dépenses effectuées par l’Etat, les collectivités et administrations

territoriales, et la Sécurité sociale) en pourcentage du produit intérieur

brut s’élève en Suède à 60 % ; en Grande-Bretagne, elle est de 44 %. Le

système scandinave comporte d’autres éléments non mesurables mais

tout aussi importants, il s’agit en particulier des investissements dans

l’éducation, la formation permanente et la recherche. S’ajoute une poli-

tique familiale favorable aux femmes et auxenfants, et des organisations

syndicales, fortes mais modérées dans leurs exigences.

Au niveau de la flexibilité du marché du travail il y a d’énormes diffé-

rences entre le Danemark et les autres pays scandinaves. Ce dernier se

classe7

e

sur 142 pays (par leWorld Economic Forum), alors que laNorvège

se classe 85

e

, la Finlande 89

e

et la Suède 106

e

. Les États-Unis sont 6

e

et le Canada 12

e

. Pourquoi une telle différence entre le Danemark et

les autres ? À cause de la « flexi-sécurité ». Cette politique permet une

grande facilité de licenciement pour les entreprises (volet flexibilité) et

des indemnités longues et importantes pour les salariés licenciés (volet

sécurité). Les chômeurs ont aussi de fortes incitations à reprendre un

emploi (obligations de formation, suivi, sanctions financières, etc.). En

dix ans, le Danemark a réussi à diviser son taux de chômage de moitié,

et le temps de chômage est très court. Plus d’un quart des employés

danois se retrouvent au chômage chaque année – mais le plus souvent

pour peu de temps seulement.

Dans une grande mesure notre destin local va

dépendre de notre capacité à comprendre les

enjeux planétaires de l’innovation.

L’innovation n’est plus produite seulement par un individu ou une

organisation, mais par la participation dynamique et systémique de

multiples parties prenantes hétérogènes à des ensembles complexes.

Selon Pierre Giorgini les écosystèmes innovants sont des «

lieux phy-

siques et virtuels communicants et animés pour favoriser l’innovation

co-élaborative ouverte, basée sur les usages, au cœur des rencontres

improbables.

» Il faut apprendre des meilleurs, mais aussi apprendre à

se distinguer en se différenciant créativement. Il faut innover et arti-

culer cette innovation avec le monde entier, tout en s’enracinant et en

s’appuyant sur les avantages compétitifs locaux et traditionnels. Dans

un contexte de risques économiques, sociaux et écologiques croissants,

il existe une course contre la montre entre l’élévation en conscience

de l’humanité, l’élaboration de solutions pertinentes et le point de non

retour dans l’effondrement catastrophique. Il nous faut aller à la rencontre

de l’altérité de l’autre pour apprendre à mieux nous comprendre nous-

mêmes.

Michel Saloff-Coste

Directeur de l’Institut Internationalde Prospective

sur les Écosystèmes Innovants

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