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Synthèse

prospective

Carine Dartiguepeyrou

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En abordant la question de l’économie de la connaissance pour ce 17

e

Entretien Albert-Kahn, nous ne nous attendions probablement pas à

voir à quel point notre société a changé depuis les années 2000. La

notion d’économie de la connaissance, comme le souligne Baptiste

Bondu, paraît même dépassée : les trois piliers de Göteborg (2001)

qui mettaient en avant l’importance de la R&D et de l’innovation, de

l’éducation et du capital humain, des technologies de l’information et

de la communication ont certes nourri les politiques publiques de ces

dernières années, mais les transformations ont été bien plus grandes

que celles imaginées alors. Le numérique transforme les infrastructures,

les services, l’économie, la culture, le social, l’éducation, le rapport au

pouvoir et plus globalement nos modes de vie.

À l’université, les cours d’amphithéâtre classiques se désertifient au

bénéfice des MOOCs, programme à la carte en ligne, de travaux en

groupes sur des cas pratiques et de science collaborative où l’expertise

de la société civile est également convoquée, de relations sociales qui

tissent les réseaux à venir des jeunes en apprentissage. L’éducation

reste critique car elle permet à la fois l’élaboration et la transmission de

la connaissance. Elle doit pour cela se remettre en question et évoluer

avec son temps. Comme le souligne Cyrille Desmarest, la connaissance

n’est pas uniquement l’affaire des spécialistes, elle concerne tout le

monde. Le succès de l’encyclopédie en ligne Wikipédia est illustrative.

De son côté le Département cherche à favoriser l’accès à la connaissance

à travers des projets tels que « l’Argonnaute », le cartable numérique

des collégiens, le programme

Open Data

, le raccordement en fibre

optique des collèges, etc.

La métamorphose numérique, la quatrième si l’on retient la définition

proposée par Francis Jutand, met en avant une transformation tridimen-

sionnelle : économique, sociale et cognitive. Elle est à l’origine d’un nou-

veau secteur économique, le

quaternaire

, celui de la communication, des

contenus (logiciels et médias) et de la connaissance combinant acteurs

traditionnels et nouveaux acteurs communément appelés les GAFA

(Google Apple Facebook Amazon). La dimension sociale s’intensifie,

via les réseaux sociaux en particulier, le rapport entre individuation et

communication se renforce, l’image et la virtualisation prennent de plus

en plus d’ampleur.