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des Occidentaux les ont longtemps reléguées à un stade inférieur du
développement de l’humanité, logées dans l’histoire, mais pour leur
assigner le statut de ce qui n’est pas encore civilisé. Aujourd’hui, tout
le monde connaît le mythe indien, celui du « sauvage », vivant dans
les tepees avec des peintures sur le visage et vêtu de peaux de bêtes.
Tout lemonde se souvient des images cinématographiques de l’époque
hollywoodienne où la bravoure du cow-boy l’emporte sur le comporte-
ment marginal de l’Indienmystique. On a tendance à croire qu’ils vivent
parqués dans des réserves, en dehors de toute réalité propre à lamontée
du capitalisme, des technologies nouvelles, de lamodernité en quelque
sorte. Néanmoins, le nouveau millénaire reste celui d’un renouveau
total qui inclut l’histoire des peuples amérindiens des États-Unis que ce
soit sur le plan social, politique, culturel et artistique avec, au premier
plan les Dineh. Nous assistons au « retour » des Indiens et la terre, non
seulement américaine, en tant que territoire, doit et devra compter sur
la vision du monde des Dineh. L’héritage culturel des Navajo oriente
aujourd’hui le mode de perception de la réalité sous forme d’enseigne-
ment ouvert au plus grand nombre, y compris à nous-mêmes.
Il faut essayer, dans la mesure du possible, de transcrire les frontières
imaginaires entre notre culture et la leur : la pensée occidentale est
dominée par la séparation entre l’idée et l’entité, le sujet et l’objet, le
bien et le mal. Pour la pensée Navajo, toutes choses sont reliées entre
elles à la terre et créent un équilibre indivisible et harmonieux. À la
différence de nombreuses idées/images reçues, il s’agit de comprendre
que les actions menées par les Navajo démystifient la représentation
folklorique de l’Indien perdu dans un monde peu compréhensible à
ses yeux.
En 1969 la tribu ou la « réserve »Navajo prend son titre de Nation : une
époque où cela devient de plus en plus difficile pour elle de défendre son
identité. Malgré une autodétermination permanente à vouloir atteindre
son indépendance, elle ne devient pas État-nation. Même reconnus
comme organisation non gouvernementale et, à ce titre, inscrits à la
Commission des droits de l’homme (Commission pour les droits des
minorités et des peuples autochtones), les Indiens Navajo n’ont pas
la maîtrise de leurs relations extérieures. Mais les Dineh savent tout
faire pour que leur Nation puisse obtenir les attributs nécessaires à la
souveraineté : une structure étatique qui légifère et dirige, le contrôle