74
Ce dispositif va être étendu à plusieurs régions de France, grâce à la
participation de partenaires locaux qui ont souhaité partager cette
aventure. Une démarche très engagée est ainsi entreprise en Isère,
portée par l’Agence iséroise de diffusion artistique (Aida) financée
par le Conseil général. Trois cents enfants vont participer à l’aventure,
répartis en trois pôles autour de La Tour du Pin et Bourgoin-Jallieu, de
Roussillon et Beaurepaire, enfin, de Grenoble et Échirolles rejoints par
des communes de bassemontagne. Demême, deux cent dix enfants de
Picardie devraient être associés à ce projet triennal grâce au soutien des
villes d’Amiens et de Soissons et à la participation des conseils généraux
de la Somme et de l’Aisne. Enfin, des discussions sont en cours au Havre
et à Strasbourg pour compléter cette initiative de décentralisation.
Tels sont les contours de Démos qui, parti d’une expérimentation locale,
ambitionne progressivement de généraliser sa démarche, partout où
des musiciens sont prêts sur le terrain à s’associer au processus mis en
œuvre. Pour valider ce processus, le projet bénéficie d’une évaluation
permanente par des chercheurs en sciences humaines (spécialistes
en anthropologie de la musique, sociologie, sciences de l’éducation et
psychologie sociale). Les rapports de deux laboratoires indépendants
– les cabinets Virginie d’Eau et Copas – chargés d’évaluer l’action
entreprise en Île-de-France, permettent notamment de mesurer les
enjeux qui sous-tendent une telle action enmatière de décloisonnement
social et d’expérimentation de pratiques pédagogiques innovantes.
Une forte adhésion des enfants au projet est ainsi relevée : sur trois
ans d’expérience (2010-2012), le taux de défection en cours d’année
se situe autour de 10 % par an, soit une proportion jugée faible par
rapport aux autres activités proposées dans les structures sociales,
compte tenu du fort engagement demandé aux participants. Le degré
de satisfaction des enfants est également considéré comme très élevé :
avec 85 % de participants satisfaits, les évaluateurs jugent que la
transmission du goût pour l’apprentissage d’un instrument est une
réussite dans le cadre du projet Démos.
L’envie de continuer l’apprentissage de la musique après l’expéri-
mentation des trois premières années est par ailleurs partagée par
une très large majorité des enfants : plus de la moitié des quatre cent
cinquante enfants concernés par cette première phase sont entrés en