78
Le vivre-ensemble est absolument nécessaire dans notremonde duXXI
e
siècle, un incontournablemais recouvre plusieurs niveaux de profondeur.
Pour certains, vivre-ensemble c’est se respecter, vivre les uns à côté
des autres sans empiéter sur la liberté de l’autre. C’est cohabiter. Pour
nos intervenants, vivre-ensemble c’est bien plus.
C’est célébrer certes l’existence d’autrui, mais c’est aussi reconnaître
sa singularité, écouter les différentes facettes de l’individu, celle de
la « personne plurielle » (Michel Maffesoli). Sommes-nous en train de
sortir de l’ère de l’individualisme ? Michel Maffesoli en fait l’hypothèse.
Savoir écouter l’autre dans son altérité (Bruno Jarry), c’est également
faire preuve d’empathie. C’est même aller plus loin que la simple
générosité. Philippe Kourilsky invente le terme d’« altruité », seul à
même de favoriser la liberté d’autrui et réduire la pauvreté à grande
échelle. L’altruisme s’applique à tous les champs, pas uniquement celui
de la liberté car l’altruisme fait partie de la responsabilité sociale de
l’entreprise (Soumia Malinbaum).
Vivre ensemble, c’est savoir vivre avec les différences, qu’elles soient
sexuelles, ethniques, générationnelles, spirituelles, religieuses ou
culturelles. La diversité participe à ce vivre-ensemble. Elle est source
de créativité et de performance en entreprise (Soumia Malinbaum),
d’harmonie et de beauté (Lorenza Garcia).
Vivre ensemble, c’est tisser des liens entre générations, en se dégageant
des contingences morales, religieuses pour aborder l’action sociale
sans préjugés (Nathan Stern). Nous avons du potentiel d’action si nous
faisons la place à toutes les générations. L’architecture, l’aménagement
d’un espace peut aussi, comme dans le cas du projet en développement
de l’espace Chedid à Issy-les-Moulineaux favoriser le lien intergénéra-
tionnel (Bruno Jarry).
L’enjeu est de générer du lien intergénérationnel, notamment en
valorisant les seniors (Nathan Stern). L’intergénérationnel fait partie
de la culture du peuple Navajo qui sait faire de la place aux anciens et
reconnaît leur savoir-faire (Lorenza Garcia). C’est dans notre manière
d’appréhender nos générations que nous pourrons mettre en œuvre
des actions solidaires.