généralement privilégiée l’utilisation de logiciels libres. Les solutions
non libres et souvent gratuites se finançant grâce à l’exploitation des
informations. Ces licences encadrent également la collaboration entre
individus et permettent de dépasser la problématique des brevets et
de la propriété. Les savoirs ou les idées intègrent un patrimoine commun.
Ce sont leurs transformations formelles en produit ou service qui
génèrent de la valeur économique.
Services
Mots-clés
: #ModèlesEconomiques #Coopératifs #Mutualisation
#Fonctionnalité #Circularité
« Les services du tiers-lieu s’assemblent pour formaliser
un environnement de consommation, de création,
de production inédit et incarne ainsi une véritable
culture de la transition économique.»
Les services inhérents aux modèles de financement d’un tiers-lieu
sont en eux-mêmes innovants. Ils mettent à disposition du plus grand
nombre un environnement de consommation, de création et de pro-
duction inédit. C’est par le partage et la production de biens communs
avec des individus hétérogènes que le tiers-lieu permet de générer de
nouveaux services à valeurs ajoutées pour le territoire.
Le tiers-lieu propose une offre de services basique et commune à tous
les tiers-lieux. L’accès à une infrastructure numérique permettant de
travailler de manière mobile et dans un contexte propice aux interac-
tions sociales et l’animation du tiers-lieu afin de mettre en relation
les compétences, les ressources et les volontés de chacun au sein du
collectif. Cependant, c’est la multiplication, la diversité et la modularité
des services accessibles qui donnent au tiers-lieu sa spécificité. Il peut
proposer au fur et à mesure ou simultanément différents modules
permettant de travailler, de fabriquer, de consommer, de communiquer,
d’apprendre autrement. Cettemodularité induit une capacité d’adaptation.
Si un service fonctionne peu oumal, ses autres services peuvent assurer
sa pérennité financière.
Des offres de formation, d’accompagnement, de conception ou de pro-
duction sont également proposées, tout comme la mise à disposition
d’équipement ou l’accès exclusif à un bien, qu’il s’agisse de machine ou
d’espace de travail. Pour favoriser l’identification du tiers-lieu, certains
privilégient une approche par secteur. L’activité est développée sur un
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Le tiers-lieu transpose les mécanismes de partage et de diffusion des
savoirs propres à Internet sur le territoire. Par le tiers-lieu, l’accès aux
informations est couplé à l’accès à un espace d’application. Il ne s’agit
plus uniquement de savoir mais également de faire. De transformer les
savoirs en action, en bas de chez soi.
Gouvernance
mots clés
: #Ouvert #Libre #Licences #Règles #Organique
Le cadre structurel au travers duquel se réalisent les actions du tiers-
lieu n’est pas figé. En fonction des particularités territoriales et des
ambitions du collectif, il peut être de nature privée, publique ou asso-
ciative. L’idée étant d'asseoir une politique d’ensemble qui facilite les
adaptations au changement ainsi que les interactions entre personnes
et entre organisations.
La particularité du tiers-lieu réside dans son approche intelligente de
la gouvernance. Il combine ainsi plusieurs formes de rapport avec les
usagers-clients. Outre un rapport transactionnel par la mise à disposition
de biens et de services, le tiers-lieu développe une relation que l’on
peut qualifier de transformationnelle. C’est-à-dire que le tiers-lieu
donne une force de co-création à ses usagers. Ils sont associés dans
le développement de la structure. Ils peuvent transformer les services
du tiers-lieu, en créer de nouveaux, etc. Le tiers-lieu peut également
intégrer à ses propres services, certains services développés par ses
usagers-clients. Le tiers-lieu est un espace d’exploration permanente.
Il est par essence évolutif et changeant. Sa gouvernance est fluide, les
règles se formulent
a posteriori
, dans un processus réflexif permanent.
À l’instar du numérique, l’environnement légal dans lequel évolue le
tiers-lieu n’est pas encore totalement stable. Les pratiques collabo-
ratives soulèvent de nombreuses interrogations notamment sur les
questions de responsabilités, de gestion des capitaux, etc. Certaines
problématiques ont cependant déjà trouvé une issue. Pour assurer la
pérennité du patrimoine commun, la gestion des informations repose
généralement sur les mécanismes juridiques des licences libres et sur
les logiques de l’
open source
. Tout un chacun peut utiliser le patri-
moine commun à la condition de citer les auteurs originels et dans le
cas d’une redistribution, de partager sous la même licence. En garan-
tissant la paternité de l’information et ce en dépit de sa libre circula-
tion, ces licences constituent un outil de protection d’idées dans un
monde numérisé et globalisé. C’est également pour ces raisons qu’est
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