Cahier numéro 12 - page 22

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terrain bien identifié tel que la science, l’entrepreneuriat, l’industrie,
l’écologie, l’urbanisme ou la culture, etc. Tandis que d’autres optent pour
une approche trans-sectorielle afin de faire apparaître des transferts
de connaissances entre individus aux compétences pouvant s’avérer
complémentaires. Par les services qu’il propose, le tiers-lieu diffuse une
véritable culture de la transition économique sur le territoire. Un grand
nombre d’individus travaille ensemble sur des problématiques diverses.
Chacun, à son échelle et notamment par sa pratique professionnelle, est
concerné par des enjeux différents.
Qu’il s’agisse de développement durable, de gestion du changement, de
management public, etc., la nécessité de reformuler la manière de créer
de la valeur se fait ressentir. De nouveaux modèles sont ainsi partagés,
assimilés et pratiqués. Fonctionnalité, collaboratif, don, circularité ou du
libre, chacun de cesmodèles peut être appréhendé, critiqué, amélioré et,
en fonction du contexte, appliqué à sa propre initiative.
Financements
mots clés
: #Collaboratif #Don #Echange #CrowdFunding
#FinancementParticipatif #ServicesPublics
« Les modèles de financement des tiers-lieux se développent
entre économie traditionnelle et contributive en se basant
sur des partenariats publics, privés et personnels. »
Le tiers-lieu en tant que structure organisée dispose d’un système
économique particulier. Comme toute structure, son financement
peut reposer sur trois piliers potentiels : le revenu issu de ses activités
propres, des fonds publics et des donations privées. Le tiers-lieu déploie
son activité en s’appuyant sur ces trois piliers en parallèle.
Si l’offre de services permet de générer des revenus propres, les fonds
publics peuvent intervenir quant à eux de plusieurs façons. Soit ils
financent la structure porteuse du tiers-lieu dans sa mise en place de
l’infrastructure, soit ils financent certaines activités ou services pro-
posés par le tiers-lieu. Ces deux approches ont des limites notamment
liées à la segmentation de l’activité. Les fonds publics peuvent éga-
lement être sollicités en cas de financement ou de cofinancement de
projet, lorsque que celui-ci est initié par le tiers-lieu et ses partenaires
et qu’il est ensuite soumis aux pouvoirs publics ou quand le tiers-lieu
répond à un appel d’offre.
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Les donations privées complètent les potentiels axes de financement
du tiers-lieu par des organismes de soutien ou par des aides finan-
cières de proches. Les donations peuvent également être de nature
matérielle par notamment la mise à disposition de mobilier, d’outils
ou de machines. Enfin, les plateformes de financement participatif
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sont régulièrement sollicitées pour les phases de démarrage ou de
développement.
« Le tiers-lieu est un processus exploratoire de valeurs
à l’échelle humaine, sociétale et économique qui vise à devenir
un élément central du fonctionnement de la cité. »
Pour être appréhendé dans toutes ses potentialités, le modèle de
financement du tiers-lieu se base sur un partenariat public, privé et
personnel. Dans sa dimension économique, le tiers-lieu est un dispositif
de création de valeur. Il incarne un paysage économique adapté aux
technologies numériques et aux profondes transformations actuelles
de la société. Les pouvoirs publics mais aussi les acteurs privés peuvent
s’en saisir ensemble. Cela peut se faire de deux manières complémen-
taires : en utilisant les services du tiers-lieu et en capitalisant sur ses
ressources pour co-construire des services d’utilité publique. Car pour
répondre à la complexité des enjeux de notre société, les organisations
et les individus doivent dépasser les barrières cognitives et travailler
ensemble sur le développement de services. Les initiatives ne doivent
pas être limitées à une approche ascendante ou descendante, mais
venir de partout.
Prospective
mots clés
: #Politiques #Transition #Actions #Savoirs #OpenSource
#SourcesOuvertes
Le tiers-lieu vise à devenir un élément central du fonctionnement de la
cité. Il participe de sa repolitisation. Les grands principes défendus par
les esprits les plus brillants ne sont pas que des concepts. Bien que la
manière dont ils s’incarnent ne soit pas encore parfaitement stable, ce
sont des faits, concrets et duplicables. Il ne tient qu’à tout un chacun de
travailler à l’amélioration de ce bien commun selon ses propres moyens.
(22) Voir notamment la contribution de Vincent Ricordeau « Le crowdfunding
(financementparticipatif)et lerôledeKissKissBankBank»au
Cahier des Entretiens
Albert-Kahn
« L’économie collaborative : quels potentiels pour les territoires ? »
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