L’achat/vente de biens d’occasion entre particuliers
constitue la
deuxième catégorie. Elle permet à un bien de passer d’une personne
qui n’en veut plus à une personne qui le désire. Elle inclut d’anciennes
pratiques comme les vide-greniers, les trocs sur des sites marchands
comme Ebay, la revente sur Leboncoin.
L’achat et la vente de services entre particuliers
concernent l’ensemble
des pratiques de location de services entre particuliers et constitue
le troisième type de pratique. Il peut s’agir de la location d’objets du
quotidiens, mais aussi d’une chambre, d’un logement, d’une place de
parking. Le bon fonctionnement de ces services est assuré par la
participation d’un grand nombre d’utilisateurs mis en relation grâce aux
plateformes Internet. Ces nouveaux services sont en plein essor.
Ensuite, vient
le partage, le don de biens et de services
. Dans ce cas, les
offreurs partagent avec d’autres des services ou des biens sans contre-
partie financière. On retrouve un ensemble assez éclectique de proposi-
tions allant du don sur des plateformes, au
couchsurfing
, en passant par
les systèmes d’échanges locaux, les jardins partagés.
Les Repair Cafés
Ce sont des espaces ouverts, associant la convivialité d’un café
à l’accès à des outils, du matériel, mais aussi des réparateurs
bénévoles qui mettent leurs savoirs et compétences au service des
autres. Une personne peut y amener un objet en panne et venir
apprendreàeffectuer les réparations. L’apprentissageet la réparation
se font de pair à pair.
Ce sont également des espaces d’information des impacts envi-
ronnementaux. En effet, desmessages sont passés sur l’utilisation
optimale des objets, l’allongement de leur durée de vie, le recyclage
des objets qui ne peuvent être réparés.
Guillaume, un réparateur : «
C’est d’abord de la curiosité, l’envie
d’être autonome puis l’envie de rendre service. Mais on veut aussi
contourner les services après-vente et lutter contre l’obsolescence
programmée. On se rend compte que c’est toujours les mêmes
pannes qui reviennent. Ici on arrive à réparer 50 % des objets sans
pièce de rechange. Quand on les a, on monte à 75 % de taux de
réparation.
»
Françoise, une personne venue réparer son sèche-cheveux : «
On
se rend compte qu’on achète qu’on achète et qu’on jette alors qu’on
pourrait réparer et conserver. L’autre jour j’ai dû changer ma chasse
20
21
d’eau. Le plombierme demandait 200euros. Finalement sur Internet
j’ai trouvé comment faire. C’est super, une grande satisfaction
quand on arrive à réparer.
»
Chantal, venue réparer son ordinateur : «
C’est super de voir tous
ces gens nous aider. Finalement on leur fait plus confiance parce
qu’ils sont là pour nous aider, nous apprendre et qu’il n’y a pas
d’argent au milieu.
»
Cinquième catégorie,
le partage d’informations entre particuliers
,
recouvre les sites d’échanges d’informations et de savoirs. On pense
ici aux blogs, forums de discussions, mais aussi plus largement aux
réseaux sociaux.
La sixième catégorie est
la construction d’un projet commun
avec un
grand nombre d’utilisateurs. Elle comprend l’ensemble des pratiques
telles que Wikipédia, le développement de logiciels libres ou open
source, c'est-à-dire qui supposent une démarche active du membre et
lui demande du temps sans contrepartie financière.
Enfin, la dernière catégorie est
la création d’un projet commun avec un
nombre restreint de personnes
. Elle comprend les actions et les projets
pour lesquels les individus sont véritablement parties prenantes et
s’investissent monétairement ou en temps pour leur aboutissement. On
pense par exemple à l’habitat participatif, aux crèches familiales mais
aussi aux AMAP ou encore aux activités associatives.
Une autre réponse à la crise ?
64 % des Français jugent qu’ils n’ont pas les moyens de consommer
comme ils le voudraient et 34 % déclarent être obligés de changer leurs
habitudes de consommation
10
. Le système D se développe, l’achat
d’occasion se banalise, la récupération d’objets s’accentue comme le
montre lefilmdocumentaire
Les NouveauxModernes
deVioletaRamirez.
Ces nouvelles pratiques vont de pair avec la prise de conscience globale
des enjeux de développement durable et la révolution nécessaire à
notre mode de production énergétique. Face à l’urgence climatique, le
nombre d’éco-citoyens augmente, les entreprises développent leur
responsabilité sociale et environnementale de manière plus affirmée.
Neuf Français sur dix se disent sensibles à l’environnement
11
.
(10) IPSOS, Les Français et le pouvoir d’achat à la rentrée », septembre 2012
(11) CREDOC, enquête«Conditions de vie et aspirations », 2014