Cahier numéro 9 - page 56-57

Cette matinée aura été très instructive. Elle fait ressortir clairement au
niveau national comme européen que les personnes les plus touchées
par la pauvreté sont les chômeurs, les familles monoparentales, les
moins de 25 ans et les ruraux. Comme le montre l’exposé de Stéphanie
Schmidt, une partie de la question se pose de réduire les dépenses
« pré-engagées » estimées à 45 % du budget des familles.
La pauvreté nourrit des préjugés qu’il faut déconstruire pour pouvoir
les combattre. Elle rejoint le débat sur la précarité que nous avions
abordé avec Clair Michalon lors des Entretiens Albert-Kahn sur « Le droit
à l’erreur, une nouvelle lecture des comportements humains ». Pour
Bruno Tardieu, édifier des politiques publiques pour sortir de la pauvreté
nécessite de faire participer les concernés à leur élaboration.
Nous retenons de cet entretien que les raisons de la pauvreté sont sou-
vent complexes et qu’elles nécessitent pour se faire une coordination
entre les politiques publiques. D’ailleurs les exemples donnés par Bruno
Tardieu en matière de logement et d’éducation sont très parlants.
L’exposé de Stéphanie Schmidt fait ressortir quant à lui l’importance du
leadership et des acteurs du changement impliqués dans les actions de
sortie de la pauvreté.
Une fois de plus le numérique apparaît comme un amplificateur des
évolutions. Comme le soulignent Cécilia Germain et Évelyne Héard,
« les télécommunications constituent une nouvelle forme d’exclusion ;
en revanche, lorsqu’on les maîtrise, elles constituent un accélérateur
d’inclusion. » Par exemple, Internet est devenu incontournable pour
rechercher un emploi.
Enfin, Hervé Ingardia montre qu’il n’existe pas une seule voie dans
l’accompagnement du retour à l’emploi et que celle-ci doit autant que
faire se peut s’adapter aux différents cas.
La question de la sortie de la pauvreté revêt plusieurs dimensions et
nécessite d’adopter une approche globale. L’aide financière est néces-
saire pour passer un cap, mais n’est pas suffisante. Elle cache souvent
un problème d’illettrisme ou de fracture culturelle.
La sortiede lapauvreténécessite aussi de favoriser l’accès à la formation,
à l’emploi, à l’insertion sociale, au logement pour retrouver un emploi et
une dignité. Les associations actives sur ces questions proposent des
indicateurs plus adaptés et évolutifs qui permettent de mieux cerner
l’aide requise. Ils sont à prendre en considération pour améliorer l’action
au quotidien.
À l’échelle nationale, le cumul des aides non coordonné reste encore une
barrière au retour à l’emploi. La coordinationdes politiques renforce consi-
dérablement les sorties de pauvreté. Très souvent, l’efficacité d’une poli-
tique se mesure à l’engagement des différents types d’acteurs (publics,
privés, associatifs). La sortie de la pauvreté implique donc des actions à la
fois d’urgence, à court terme, et d’insertion, à plus long terme.
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