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calculateur Excel de s’identifier (nature et taille de l’organisation

ou du foyer), de renseigner sur un questionnaire auto-administré la

portée des actions actuellement menées. Ceci fait s’affiche instan-

tanément le partage des responsabilités entre acteurs, mais aussi

et surtout un calcul de l’effort qui reste à fournir collectivement et

individuellement pour parvenir à un optimum local. Il est ensuite

possible de travailler à la répartition des responsabilités dans

l’amélioration des situations (est-ce que c’est principalement le rôle

de l’État, ou au contraire des entreprises, ou encore est-ce que ce

sont les citoyens qui détiennent les principaux leviers ?)

Il est évident que ce calculateur, malgré ses équations réelles, ne

présente pas une vérité scientifique indiscutable. C’est un outil

de médiation et de matérialisation visuelle des intersubjectivités.

Pour l’étalonner, le groupe de travail a administré un questionnaire

très simple auprès des acteurs à partir de deux grandes questions :

« À combien estimez-vous votre part de responsabilité dans ce do-

maine ? », « À combien estimez-vous la part de responsabilité des

autres ? ». Au final, la somme des responsabilités auto-attribuées

faisait moins de 100 et la somme des responsabilités attribuées

aux autres faisait bien plus de 100. Et c’est là que pouvait démarrer

un dialogue passionnant, étant entendu que par hypothèse nous

travaillons sur notre 100%de responsabilité individuelle et collective

à notre échelle.

Enfin le calculateur permet de mesurer son ECO (étalon de cores-

ponsabilité) qui présente sur une échelle de -100 à 100 la réponse

à la question « Et si tout le monde faisait comme moi ? ».

Ce calculateur a aujourd’hui fait l’objet de nombreux tests, aussi

bien à l’échelle locale (sur la question du logement par exemple)

qu’à l’échelle internationale (pour tester l’adéquation des proposi-

tions des États à la COP21 dans l’atteinte de l’objectif de contenir

le changement climatique à 2 degrés). Sa principale évolution

récente consiste à l’utiliser dans la mesure de l’atteinte d’un futur

souhaité et non pas seulement dans l’amélioration d’une situation

de départ.

Et si on incarnait une spirale de la coresponsabilité pour le bien-être

de tous, pour aujourd’hui et pour demain dans laquelle chacun puisse

trouver sa place ?

Une spirale de coresponsabilité permet à chacun de trouver sa place et

de penser et d’agir en situant sa contribution dans une chaîne bienveil-

lante de responsabilités individuelles et collectives, locales et globales

pour le bien-être de tous, aujourd’hui et demain.

Dans tous les chantiers du Labo’M21, la Spirale de coresponsabilité

est représentée graphiquement. Par exemple, sur le défi capacité

alimentaire, défi prioritaire de l’Acte 3 de l’Agenda 21, il s’agit de

définir, dans le 100 % de responsabilités locales permettant

d’atteindre les cibles fixées, quelle est la part de chaque partie

prenante. Ensuite, chaque partie prenante est invitée à évaluer la

part qu’elle fait de la part qu’elle a. S’instaure ainsi un dialogue pour

que, dans l’écosystème territorial, nous fassions tous notre part à

100%. Mais tout ne se joue pas dans le 100%des capacités locales.

D’abord, des cadresmondiaux, européens, nationaux ou régionaux,

impactent, en facilitation ou en contraintes l’expression des capacités

locales. Il s’agit d’identifier ces cadres à toutes les échelles. Le

parti pris du réseau des Agendas 21 de la Gironde est de travailler

l’opérationnalité des chantiers dans une perspective de cohérence,

convergence et congruence avec les cadres supra-territoriaux.

Cette approche consolide une stratégie locale explicitement contri-

butive dans laquelle chaque partie prenante trouve aisément sa

place sans avoir le sentiment d’être instrumentalisée.

Ensuite, la résolution des questions locales n’est pas toute dans les

mains du 100 % de capacités et de responsabilités locales. Outre

ce 100 % horizontal, à l’échelle du territoire, il va s’agir d’identifier

la part du 100 % local dans l’atteinte de chaque cible. Cela signifie

qu’il faut également concevoir une spirale de coresponsabilité

verticale où l’on va, sur un sujet donné, identifier la répartition

des parts de responsabilités à chaque niveau. Rendre lisible sur

la spirale de coresponsabilité un système dynamique inclusif où

chacun peut situer sa part et celle des autres permet une qualité

de dialogue et d’implication solide et positive.

La puissance de l’approche par le bien-être est de reconnaître la sub-

jectivité, la diversité des points de vue. La démarche est profondément

inclusive. Elle reconnaît la légitimité de chacun à fonder la vision de

nouveaux caps à partir de ce qui compte vraiment. La coresponsabilité

reconnaît les capacités de chacun qui sont connectées et catalysées

dans un projet stratégique territorial qui se traduit opérationnellement à

court, moyen et long terme. Elle permet également de redéfinir, à l’aune

de ce qui compte vraiment, la juste place de l’action publique dans cet

écosystème.

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