Cahier numéro 4 - page 6-7

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Introduction
Patrick Devedjian
Albert Kahn, au début du siècle dernier, avait eu l’idée de recenser
l’humanité en images. Il avait envoyé des opérateurs autour de la planète
pour photographier les hommes et leurs rites, pressentant qu’un
mondenouveau arrivait de façon imminente, et qu’avec lui disparaîtraient
– tout au moins en apparence – les traces séculaires de nos vieilles
civilisations.
Il voyait venir la mondialisation, sans doute aussi avait-il pressenti
l’avènement d’un monde gouverné par l’image et la communication.
Ce qu’il avait compris, c’est que les rapports humains harmonieux
reposaient sur une juste perception de l’autre. Que là résidaient les
fondements d’une humanité pacifiée.
Les 70 000 autochromes qui constituent aujourd’hui le fonds de ce
musée, ce sont autant de visages, de représentations de l’autre, qui
témoignent de cette forme d’intelligence, de cet intérêt marqué pour
l’altérité.
C’est dans le prolongement de cet état d’esprit que j’ai institué en
2012 les Entretiens Albert-Kahn, dont j’ai confié l’animation à Carine
Dartiguepeyrou, où viendront s’exprimer des scientifiques, des intellec-
tuels, des sociologues, des psychologues, des prospectivistes, des chefs
d’entreprises aussi, de manière à nourrir une réflexion constructive sur
le devenir de nos sociétés.
Et comme j’ai le goût de joindre le geste à la parole, j’ai souhaité que
ces réflexions alimentent un Laboratoire d’innovation publique dont
l’institution départementale pourrait être le champ d’expérimentation.
Et puis, nous avons jugé bon d’organiser, en parallèle de ces rencontres,
des conférences ou des séminaires de formation destinés plus spécifi-
quement à nos cadres.
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