Cahier numéro 4 - page 8-9

Il a pour objectif de donner quelques clés pour répondre à des questions
telles que :
- Pourquoi le dialogue des cultures est-il si compliqué ?
- Pourquoi les valeurs de la démocratie, de la loi, ne s’imposent-elles pas
d’elles-mêmes ?
- Comment dialoguer dans un tel contexte ? Quels sont les bons outils
pour ouvrir le dialogue ?
Patrick Devedjian
Député et Président du Conseil général
des Hauts-de-Seine
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Chacun d’entre nous porte sur son environnement un regard différent de
l’autre. Chacun a sa propre carte du monde, si l’on peut dire.
Bien sûr, il y des invariants. On peut supposer que les humains per-
çoivent les couleurs et les formes à peu près de la même façon, qu’un
même type de comportement correspond à un certain nombre d’activités
vitales (manger, boire, dormir), même si elles sont diversement codifiées.
Mais au-delà, nos comportements diffèrent car chacun d’entre nous a sa
propre grille d’interprétation. Ce qui se traduit par des perceptions diffé-
rentes d’une civilisation à l’autre, d’une culture à l’autre, et puis, dans de
moindres mesures, d’un milieu à l’autre, et, au sein d’un même groupe,
d’une personne à l’autre.
Nous pouvons comprendre, ou tout au moins admettre que l’autre ait
une carte du monde différente de la nôtre : il suffit de voir se confronter
au quotidien les idées, ou tout simplement se côtoyer les personnes,
pour se rendre compte que la compréhension de l’autre en tant que telle
ne coule pas de source.
Parce qu’on ne prend pas la peine de semettre à sa place ou parce qu’on
considère que c’est à lui de se mettre à la nôtre. Ou tout simplement
parce qu’on en est incapable. Parce qu’on est trop éloigné de ce qui se
passe dans la tête de l’autre, parce ce qu’on n’en a pas les clés.
Ainsi la précarité se définit-elle par un très faible niveau de droit à
l’erreur. Elle provoque le développement de logiques conservatoires et
d’objectifs sociaux basés sur la survie. À l’inverse dumonde « sécurisé »
qui est le nôtre, où la personne se pense à travers sa fonction, dans un
cadre égalitaire régi par le droit et les institutions (État, administrations,
justice, collectivités) et peut ainsi se projeter et élaborer des réponses
existentielles.
L’exposé de Clair Michalon montre comment établir des passerelles
entre ces deux mondes qui cohabitent au sein de la société française, y
compris hélas dans les Hauts-de-Seine.
Il permet de réfléchir à ce que l’altérité signifie, pour soi et pour ses
proches, mais aussi dans le cadre plus large de notre responsabilité en
tant qu’agent ou élu.
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