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Sixième type : des bourgs et petites villes en situation intermédiaire.

Tout comme la classe précédente, la sixième catégorie de territoires

cumule des indicateurs peu favorables à la qualité de vie (7,8 millions

d’habitants). Elle s’en distingue toutefois par un caractère moins

urbain (plus faible niveau d’artificialisation des sols), moins de familles

monoparentales et très peu de personnes vivant dans des logements

suroccupés. L’accès aux équipements y est également moins rapide

et la densité de médecins généralistes plus faible. Cependant la

situation de ces territoires est plus favorable en termes d’emploi (taux

d’activité plus élevé) même si l’emploi peut être plus distant et sa rému-

nération plus faible. Ce type de territoire est principalement présent

dans le Bassin parisien et le quart Nord-Est de la France.

Septième type : des territoires isolés, peu urbanisés, hors de l’influence

des grands pôles.

Certains territoires, parfois montagneux, proposent une plus faible

accessibilité aux services des différentes gammes et une faible densité

médicale (3 millions d’habitants). Pour autant, le taux d’emploi reste

dans la moyenne et l’adéquation entre emplois et actifs résidents est

parmi les plus favorables, ce qui traduit une certaine autonomie de ces

territoires. Les rémunérations y sont plutôt modestes. C’est dans ce

type de territoire que la part des espaces artificialisés est la plus faible

(moins de 2 % de la superficie). On le trouve principalement dans

la diagonale à faible densité qui va des Ardennes aux Pyrénées, en

passant par la Bourgogne et le Massif central, mais également dans les

Alpes du Sud et en Corse.

Huitième type : des territoires autour de villes moyennes, offrant des

emplois et des conditions de vie plutôt favorables.

Enfin, de nombreux territoires organisés autour de villes moyennes

(12,1 millions d’habitants) proposent un accès plutôt rapide aux

équipements et services. Les conditions de logement sont plutôt

bonnes (très peu de personnes vivant dans des logements suroccupés).

La population diplômée est relativement peu importante, y compris chez

les jeunes, cependant le taux d’emploi est particulièrement élevé avec

des disparités entre les femmes et les hommes réduites. L’emploi est

très souvent à proximité du domicilemais les salaires sont plutôt faibles

et les transports en commun peu développés. Le chômage de longue

durée est rare. Ces territoires se situent dans l’Ouest et le Sud-Ouest de

la France et à proximité de certains grands pôles de l’Est.

De cette typologie, on peut tirer quelques enseignements généraux

concernant le positionnement des territoires enmatière de qualité de vie.

En premier lieu, la plupart des métropoles ont tendance à se ressembler :

elles cumulent les avantages inhérents à la densité de population (accès

à l’emploi et aux équipements) et à leur position économique (lieux de

création de richesse), mais connaissent pour la plupart de fortes dispa-

rités sociales. On les retrouve pour la plupart dans les deux premiers

types. L’espace péri-urbain est socialement hétérogène et se répartit

sur plusieurs types de territoire en matière de qualité de vie : tout le

péri-urbain n’est pas en situation de « relégation », bien au contraire,

puisque c’est dans cet espace que l’on trouve certains territoires plutôt

avantagés sur la plupart des dimensions de la qualité de vie, notamment

ceux du quatrième type. Enfin, de grandes continuités géographiques

apparaissent : le « Grand Ouest » de la France est relativement unifié,

autour du huitième type ; la diagonale à faible densité qui va des

Ardennes aux Pyrénées est très visible et illustre bien le septième type.

De ce point de vue, les empreintes de l’histoire et de la géographie de

notre pays restent encore très prégnantes.

Conclusion : convergence ou divergence

des territoires ?

Pour la plupart des dimensions de la qualité de vie, il est possible de

mesurer des évolutions temporelles, sur un pas d’environ dix ans (du

début des années 2000 au début des années 2010). L’analyse de la

dynamique des indicateurs permet de répondre à deux questions. D’une

part, au plan national, assiste-t-on, pour la dimension considérée, à une

tendance à une amélioration de la qualité de vie, à une stabilité, ou à

une dégradation ? D’autre part, les évolutions déclinées au niveau local

traduisent-elles des mécanismes de convergence des territoires (par

exemple, des phénomènes de « rattrapage » pour les territoires les

moins bien positionnés), à des évolutions homogènes, ou au contraire

à des dynamiques divergentes où les écarts auraient tendance à se

creuser entre territoires de vie ?

Une première investigation montre que, pour beaucoup d’indicateurs,

la tendance est plutôt à une amélioration et à des évolutions conver-

gentes entre territoires de vie. C’est le cas, par exemple, pour ce qui

concerne les revenus, les niveaux de diplôme, les écarts de salaires

entre les femmes et les hommes, les indices demortalité, etc. À l’inverse,

les indicateurs qui reflètent l’insertion des jeunes dans l’emploi,

les déplacements domicile-travail, la solitude des personnes âgées, ont

tendance à se dégrader. Plus inquiétant pour les politiques publiques

qui visent l’égalité des territoires, l’accessibilité aux services, notamment

aux services de santé de proximité (médecin et pharmacie), évolue de

façonmoins favorabledans les territoires déjà lesmoins bienpositionnés.

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