Previous Page  11 / 32 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 11 / 32 Next Page
Page Background

9

s’inspire à la fois des écrits du philosophe Platon (-315 av. J.-C.), du

psychanalyste Sigmund Freud (1905) et du psychologue Carl Gustav

Jung (1964). L’organisation est vue comme un lieu d’expression de

l’inconscient individuel et collectif. Les notions de refoulement, de

désir, d’angoisse et d’archétype décrivent la dynamique de la psyché

organisationnelle, aux prises avec la condition humaine et ses mani-

festations plus ou moins conscientes.

L’organisation comme système politique

Enfin, Gareth Morgan (1967) rappelle que l’organisation peut être

considérée comme un

système politique

. C’est cette perspective que

j’adopte aujourd’hui pour parler de l’organisation. Dans cettemétaphore,

l’organisation est envisagée comme un rassemblement d’individus

aux trajectoires et aux intérêts différents. Par conséquent, à chaque

fois qu’une décision doit être prise dans une organisation, chaque

individu l’évalue en fonction de ses impacts potentiels sur ses propres

intérêts. Lorsque l’impact est positif, les individus vont chercher à faire

accepter la décision par le plus grand nombre afin qu’elle soit effective

dans l’organisation. Lorsque l’impact est négatif, ils vont déployer

des stratégies pour empêcher ou modifier la décision et/ou sa mise

en œuvre. Selon moi, ce que nous appelons «

jeux politiques

» dans

les organisations renvoie ainsi au déploiement de stratégies sociales

conçues par les membres de l’organisation pour appuyer ou empêcher

une prise de décision - ou samise enœuvre - afin de servir leurs propres

intérêts collectifs et/ou individuels.

L’objectif de cette conférenceest de comprendre lanotiond’« intelligence

politique » du dirigeant. L’intelligence politique est une

compétence

dans la conception et le déploiement de ces stratégies sociales visant

à servir ses propres intérêts. Cette compétence repose sur plusieurs

aptitudes humaines cognitives, émotionnelles et comportementales.

Nous analyserons trois compétences clés au cours de cette matinée :

l’intelligence situationnelle, l’intelligence émotionnelle et l’intelligence

culturelle.

Avant d’entrer plus en profondeur dans notre propos, deux précautions

s’imposent. La première est d’ordre lexical, il s’agit de remplacer le mot

« 

intérêt

» par celui d’«

enjeux

». La seconde relève de la représentation

mentale, il s’agit de tordre le cou à l’idée que la politique en entreprise

est néfaste et forcément machiavélique.