formes d’exclusion, qu’elles soient économiques, sociales et à présent
technologiques, montrent que la culture de l’inclusion passe par une
culture pour tous.
L’enquête de l’IFOP a complété ce panorama en faisant ressortir que le
département des Hauts-de-Seine est apprécié en premier ressort pour
sa qualité de vie. Comme le rappelle Patrick Devedjian dans son intro-
duction à ce
Cahier
, les résultats de l’enquête IFOPmenée en avril 2015
dans le département des Hauts-de-Seine montrent en effet que 84 %
des Alto-Séquanais sont heureux d’y vivre. En outre, 75 % de la popula-
tion jugent que la qualité de vie dans les Hauts-de-Seine est meilleure
que dans les autres départements d’Île-de-France.
La qualité de vie au niveau des territoires ne se limite donc pas aux
revenus perçus par la population qui y réside. Elle intègre des carac-
téristiques individuelles des habitants (logement, emploi, etc.) et des
critères relevant du cadre de vie (transports, qualité de l’environnement,
culture, santé, éducation, etc.).
40%des dépenses publiques dans la zoneOCDE sont le fait des échelons
territoriaux de gouvernement et 70 % de ces dépenses publiques terri-
toriales sont consacrées à l’éducation, la santé, la protection sociale et
les services publics en général nous rappelle Éloi Laurent
1
. Les échelons
locaux ont donc un impact immédiat sur le bien-être de la population et
sont souvent perçus par la population comme des interlocuteurs qui ont
la capacité d’avoir une prise sur leur qualité de vie.
Plusieurs démarches nourrissent la réflexion sur la valorisation des
territoires.
Premièrement, les travaux de recherche dont le foisonnement témoigne
de l’importance du sujet mais également de la diversité des paradigmes
sous-jacents qui sont abordés. On peut citer par exemple :
• les travaux sur
les nouveaux indicateurs de richesse
, à commencer en
France par ceux deDominiqueMéda (auteur de l’ouvrage
Au-delà du PIB,
pour une autre mesure de la richesse
), de Jean Gadrey et Florence Jany
Catrice (auteurs de l’ouvrage
Les nouveaux indicateurs de richesse
) ;
8
9
• les travaux sur
la prospérité
parmi lesquels en Belgique ceux d’Isabelle
Cassiers (auteur de l’ouvrage
Redéfinir la prospérité
) et de Géraldine
Thiry, en Grande-Bretagne ceux de Tim Jackson (auteur de l’ouvrage
Prospérité sans croissance
) ;
• les travaux d’Éloi Laurent sur la transition écologique et
la social-
écologie
, lui-mêmeayant participéà la créationduForumsur lebien-être
territorial pour le ministère de l’Écologie.
Deuxièmement, les travaux sur les indicateurs. La tendance est claire-
ment à trouver et valoriser de nouveaux gisements de richesse en allant
au-delà des indicateurs traditionnels comme le PIB. On peut citer :
• les réflexions au niveau international telles que l’initiative «
Beyond
GDP
» de l’Union européenne qui élargit le PIB à des indicateurs
sociaux, environnementaux et de bien-être
2
, la résolution sur le bien-
être de l’ONU, mais aussi les indices du développement humain qui ont
puisé des sources d’inspiration dans les travaux d’Amartya Sen par
exemple ;
• les institutions internationales proposent différents indicateurs. On
peut citer le
Quality of Life Index
, l’indicateur du développement
durable, l’indicateur du progrès social, l’indicateur du vivre mieux
(
Better Life Index)
de l’OCDE, etc. ;
• en France, le rapport de la Commission sur lamesure des performances
économiques et du progrès social appelé communément rapport
Stiglitz (Sen-Fitoussi)
3
qui a succédé au rapport « Reconsidérer la
richesse » de Viveret dix ans avant
4
. La résolution de l’ONU de janvier
2013 sur le bien-être
5
s’inspire du Rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi
comme des travaux sur le bonheur de Helliwell-Layard et Sachs
6
;
• la tendance est mondiale et se décline également au niveau national
par un foisonnement de nouveaux indicateurs : «
Happy planet
» par
la New Economics Fondation (États-Unis), l’indice de positivité des
villes par le ForumPositive Economy (France), l’indice du bonheur brut
(Bhoutan), etc.
(1) Éloi Laurent, «Mesurer pour changer : le temps des territoires », in
Le bien-être
territorial en France : de la mesure à l’action pour une société plus durable
,
Commissariat général au développement durable, Études & documents, janvier
2016.
(2)
http://ec.europa.eu/environment/beyond_gdp/index_en.html(3)
http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/dossiers_web/stiglitz/doc-commission/RAPPORT_francais.pdf
(4
)http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/024000191.(5)
http://unstats.un.org/unsd/broaderprogress/pdf/Happiness%20towards%20a%20holistic%20approach%20to%20development%20(A-67-697).pdf
(6) John Helliwell, Richard Layard and Jeffrey Sachs, eds.
World Happiness Report
,
Earth Institute, ColumbiaUniversity, NewYork, 2012.