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Synthèse

prospective

Carine Dartiguepeyrou

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Grâce à la richesse et à la diversité des interventions de cette matinée,

nous pouvons rassembler les ingrédients nécessaires pour « faire

vivre » un espace public et en révéler ses traits singuliers.

Valérie Thomas et Jean-Christophe Choblet de Nez Haut insistent sur

l’importance « de créer par le récit les conditions d’un espace urbain en

mouvement ». Leurs expériences de Paris Plages et de Forme Publique

à La Défense matérialisent cette « scénographie urbaine ».

Au travers de son expérience à Nantes Saint-Nazaire, le directeur

artistique Jean Blaise nous fait découvrir comment faire (re)vivre un

territoire, en valorisant sa singularité, en donnant une place centrale

aux designers, en ouvrant aussi aux artistes « d’ailleurs », en reliant

les points clés de la ville par un parcours, etc. La métamorphose créa-

tive de Nantes Saint-Nazaire a connu plusieurs vagues qui ont creusé

un sillon culturel. L’inscription dans la durée apparaît encore une fois

comme un critère important de réussite pour les politiques publiques.

Les métamorphoses créatives ne sont pas hors-sol et ont des impacts

économiquesmajeurs pour les territoires. On le voit avec l’augmentation

majeure du nombre de nuitées à Nantes, la sensibilisation au « bien-être

au travail » à La Défense, etc. Elles sont également une opportunité de

tisser des partenariats public-privé.

La transformation de l’espace public est le fruit d’une détermination

politique voire d’une coopération entre les collectivités territoriales

comme dans le cas de Nantes et de Saint-Nazaire. L’apprentissage se

fait en marchant, les décisions ne sont pas toujours rationnelles. C’est

aussi l’expression même de choix politiques comme nous le rappelle

l’architecte-urbaniste Ariella Masboungi : c’est jouer la transparence,

en ouvrant à la vue les rez-de-chaussée et en les rendant « vivants ».

C’est avoir du plaisir à s’asseoir dans une ville. C’est créer du lien durable

en mêlant les dynamiques

bottom-up

(citoyens vers élus/décideurs) et

top-down

(élus/décideurs vers citoyens).

Le courage d’entreprendre est d’autant plus nécessaire qu’il peut

s’inscrire à contre-courant (du souhait ou du goût des habitants)

et ne permet pas toujours d’anticiper les résultats alors même qu’il

engage des investissements généralement importants. C’est le cas, par

exemple, dumusée Guggenheim à Bilbao retracé par Ariella Masboungi.