Transformation des territoires par les modes de vie
Le capital territorial régénère les territoires
Les transformations de société se cristallisent alors sur les territoires,
dans leurs dimensions humaines, économiques et environnementales,
tenant compte des particularités locales que sont les compétences et les
valeurs des hommes, les réseaux d’acteurs et les potentiels de richesses
et de savoirs, les qualités desmilieuxnaturels et les ressources physiques,
ce que l’on nomme, généralement et de plus en plus, « capabilités »
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.
Le capital territorial ainsi déterminé, que l’on pourrait définir comme
l’ensemble des ressources matérielles et immatérielles qui constituent le
patrimoine territorial, renvoie à un «marché territorial » qui est composé
d’une offre (ressources naturelles, ressources humaines, infrastructures
et services) et d’une demande, composite, se référant à un public interne
(entreprises locales, citoyens et résidents selon l’âge, l’emploi, le bien-
être recherché) ou externe (investisseurs, entreprises à attirer, touristes,
résidents potentiels), dont les relations relèvent d’échanges hautement
institutionnalisés au niveau social
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.
Longtemps l’attractivité territoriale s’est nourrie exclusivement de l’idée
que la quête d’intérêt pour un territoire donné auprès des publics essen-
tiellement économiques provenant de l’extérieur (entreprises, ménages,
touristes) était la seule voie d’issue auprogrès, audéveloppement local, à
l’émancipation territoriale. Autrement dit, il y a eupeude conscience de la
part des décideurs quant au formidablepotentiel endogèneque recèleun
territoire spécifique, hormis récemment grâce à la réflexion engagée par
Laurent Davezies dans les années 1990 sur l’économie « présentielle »
(ou résidentielle), qui éclaire la dynamique économique d’un territoire par
ses flux propres (effets de la redistribution et des salaires autochtones
très performants pour l’économie locale).
À partir de là, il serait intéressant de coupler la notion « d’attractivité » à
celle de « recentrage », c’est-à-dire la possibilité de tirer judicieusement
parti des forces d’un territoire à des fins de développement et de bien-
être pour la population qui y travaille, y réside, s’y divertit, s’en occupe, en
vue de l’exposer au monde extérieur qui y trouvera alors une multitude
de bonnes raisons pour l’investir. Parce que l’attractivité d’un territoire
passe tout d’abord et inévitablement par la conservation, la restauration,
l’entretien de ses qualités singulières – que l’on peut récapituler dans le
terme de « terroir », mais un terroir évolutif et actif.
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L’idée force - qui est donc à soutenir de nos jours et pour l’avenir
des territoires - est celle de la mise en système des ressources,
des individus, des compétences qui créent les conditions d’un
nouveau processus de développement intégrateur et qui
participent non seulement d’une production industrielle et
économique, mais aussi d’une production et d’une transformation
de connaissances et de richesses présentes sur les territoires,
laquelle renvoie à la « plus-value territoriale ».
Une des façons de révéler cette plus-value territoriale consiste à faire
émerger les atouts des territoires à partir d’une démarche innovante,
réalisée depuis quelques années en Italie, qu’est le processus de
« design territorial », où sont convoquées aussi bien les initiatives
citoyennes et participatives que les positions institutionnelles et les
expertises scientifiques, dans l’esprit d’une intelligence collective orga-
nisée à l’échelle territoriale et qui répond à des règles de transparence
et des conditions d’élaboration précises (multi-acteurs, multi-échelles,
contexte territorial particulier, cheminements antérieurs «
path depen-
dancy
»).
Relation entre capital territorial et innovation
territoriale
(extrait de Beatrice Villari,
Design per il territorio. Un approccio community centred
, 2012)
Source :Marsh2008
(10) Par extension du concept d’Amartya Sen, capacité de liberté dans le choix des
politiques publiques pertinentes et adaptées aux réalités et enjeux des territoires.
(11) BeatriceVillari,
Design per il territorio. Un approccio community centred
, 2012.
DÉCIDEURS
POLITIQUES
IMPLICATION DES
ACTEURS LOCAUX
CAPITAL
TERRITORIAL
GROUPE
D’EXPERTS
INNOVATION
TERRITORIALE
ARTICULATION
AVEC LA DEMANDE
CITOYENS
ENTREPRISES
PARTIES PRENANTES
