Alain Parant l’a rappelé tout à l’heure, la part de la population touchée
par ces politiques dans le département est faible, elle représente 5 %
des plus de 60 ans (il y a environ 320 000 personnes âgées de plus de
60 ans dans le département, qui compte environ 1 500 000 habitants).
Il y a environ 7 % de personnes qui bénéficient des services du Conseil
général pour perte d’autonomie. Après la perte d’autonomie, ces
personnes entrent en EHPAD.
Ce sont des efforts très importants. Ils ne sont cependant pas suffisants
pour prendre en compte la problématique du vieillissement dans sa
globalité. En effet, se pencher sur cette problématique, c’est, certes,
venir en soutien des personnes dites dépendantes et de leurs aidants,
mais c’est aussi favoriser la prévention. Cela a été dit cematin, mais il est
important de le répéter. Ce sont des acteurs essentiels de l’adaptation
de notre société au vieillissement.
Les innovations présentées ce matin montrent que des solutions
techniques nouvelles existent, déjà nombreuses et remarquablement
pensées pour s’adapter aux attentes des seniors. Toute la question est
désormais de leur donner un cadre pour qu’elles puissent se développer
et toucher le plus grand nombre de personnes.
Le Département ne peut pas agir tout seul. Certes, il est chef de file de
l’action sociale, il peut cependant montrer la voie, ou les voies. Trois
pistes sont tracées désormais :
- continuer à favoriser l’activité des seniors et à cultiver le lien social et
les solidarités naturelles, au travers notamment de l’action de l’Institut
des Hauts-de-Seine – on vous en a vanté les mérites, et Dieu sait que
cet Institut, au niveau humanitaire, humain, au travers de sa directrice,
représente pour les personnes âgées quelque chose d’essentiel dans
le département ;
- expérimenter des solutions de soutien innovantes, grâce à l’expéri-
mentation de l’EHPAD à domicile ;
- poursuivre la réflexion sans relâche avec tous les professionnels
dans le cadre du groupe de suivi du Schéma, mais également grâce au
comité des experts en gérontechnologies que nous souhaitonsmettre
en place.
Le quatrième point qui sort droit de mon cœur : adopter une approche
du bien vieillir plus en amont que nous le faisons actuellement, et ce
dès 40 ou 45 ans. Il est important de lier le physique et l’intellect de
chacun. Nous voyons pour l’instant, en bas des bureaux, des tours, des
personnes habituées à fumer, mais nous pourrions leur installer des
outils pour faire pendant cinq minutes un peu d’exercice physique. J’ai
une montre qui m’affiche le nombre de pas que j’ai fait ; nous devrions
normalement marcher pendant près d’une demi-heure pour avoir un bel
équilibre, et je crois que nous ne le faisons pas, et pourtant, c’est une
préparation à bien vieillir.
Mon père était dans l’administration, dans le secteur militaire ; à 55 ans,
il a été mis à la retraite. À 55 ans, il n’avait rien préparé. À cette époque,
il y a trente ou quarante ans, et cela a bien évolué, il s’est installé sur
son divan pour regarder la télé et lire son journal. Entre 55 ans et 82 ans
quand il est parti, il était quasiment dans lemême état au niveaumental.
Il n’avait pourtant rien préparé, mais à l’époque, on ne préparait pas la
retraite. Aujourd’hui, beaucoup d’efforts sont faits et je souhaite que,
dans vingt ans peut-être, le petit robot m’accompagne, il y aura eu
sûrement beaucoup d’évolutions d’ici-là !
Daniel Courtès
Conseiller général du canton de Courbevoie Nord
délégué aux personnes âgées, à la dépendance
et aux personnes handicapées
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