Comment cette économie de la connaissance se traduit-elle économi-
quement ? Chaque région dans le monde réagit différemment à cette
transformation. Certaines villes commePaloAlto, Munich ou Copenhague
se distinguent des autres par un projet ambitieux d’après Michel
Saloff-Coste. Ces exemplesmontrent que ces villes ont fait un travail de
positionnement stratégique en partant de leurs atouts et exprimant leur
singularité. Elles deviennent attractives aux yeux du monde car elles
articulent global et local, tradition et innovation. Leur prise en compte
de l’économie de la connaissance y est différente. On trouve un ancrage
technologique à Palo Alto, industriel àMunich et tertiaire à Copenhague.
Nous retenons que l’économie de la connaissance est indissociable de
l’innovation. C’est elle qui crée les conditions pour des territoires dyna-
miques, résilients qui se réinventent.
Les enjeux de l’économie de la connaissance sont nombreux, à com-
mencer par la nécessité d’apprendre tout au long de la vie. Finalement,
cet aspect pourtant essentiel a été peu discuté par les intervenants
comme si elle était évidente à leurs yeux. Pourtant, en terme de poli-
tique publique comme Cyrille Desmarest, intervenant, et Bénédicte de
Kerprigent, participante, directrice de l’Institut des Hauts-de-Seine très
actif auprès des seniors, l’ont relevé, cela demande une attention
particulière. En effet, dans cette transformation, on doit aussi apprendre
à apprendre, garder des repères philosophiques voire épistémologiques,
cognitifs pour ne pas perdre le fil, pas uniquement des derniers usages,
mais pour éviter les risques de dépendance à l’égard des technologies.
La question est réelle comme celle de l’accès à la culture sous toutes
ses formes, de l’inclusion culturelle qui tisse encore une fois un terreau
incomparable de résilience. Cela a été d’ailleurs rappelé par le président
Patrick Devedjian en introduction. Rester « branché », c’est d’abord
rester culturellement alerte et socialement intégré. Ne pas avoir peur
d’appréhender les nouvelles technologies, Internet étant une inven-
tion majeure à laquelle il faudra rajouter la robotisation, l’Internet des
objets, l’intelligence artificielle qui sont les prochaines étapes de cette
transformation.
Nils Aziosmanoff pointe l’importance de faire de la ville un «
living
lab, une ville servicielle tournée sur les usages
» où la créativité, la
participation, l’écoute, la solidarité deviennent les vertus essentielles
du bien-vivre ensemble. Dans cette économie de la connaissance,
nous sommes devant l’impérieuse nécessité de co-créer ensemble,
nous dit-il.
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Dans cet Entretien, nous avons finalement peu parlé des technologies
en tant que telles, même si elles sont capitales et nécessitent que l’on
s’y intéresse car elles sont le moyen indispensable pour rester dans
une dynamique économique créatrice de richesses et maintenir une
indépendance de fait. Nous avons également peu abordé la question
des apprentissages et de la dynamique d’évolution à travers les âges.
Cependant, cet Entretien nous a réellement apporté une vision
prospective de l’avenir de notre société et un niveau de discussion de
haute volée. Il nous a, en outre, confortés sur le fait que notre territoire
semble bien positionné stratégiquement pour continuer de répondre à
ces futurs défis.
Carine Dartiguepeyrou
Secrétaire générale
des Entretiens Albert-Kahn
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