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Le deuxième objectif est d’assurer une forme de « tout le monde sur

le pont ». L’accélération de la mue numérique laisse peu de temps aux

approches darwiniennes de sélection par l’essai et l’échec, la métamor-

phose par essence est lamarckienne. Vient s’y ajouter l’urgence environ-

nementale léguée par l’ère industrielle. On ne peut donc se contenter

de faire confiance aux jeunes générations pour prendre en main le

destin numérique. Il faut mettre toutes les générations sur le pont pour

associer les nouvelles compétences aux anciennes, en s’appuyant sur

les vigies historiques et philosophiques et l’ouverture vers le futur des

jeunes et des moins jeunes.

Le troisième point est de ne pasminimiser les efforts pour sortir du cadre

actuel de la société, de ses valeurs et de son imaginaire. Il faut faire

collectivement réaliser qu’aujourd’hui la coopération est plus efficiente

comme moteur que la compétition, que la société de consommation est

porteuse de gaspillage, mais a été ancrée habilement dans nos désirs,

que les principes de sécurité et de précaution à l’excès empêchent de

muer rapidement. Tout ceci agit comme une forme d’inconscient sociétal

qui vient freiner les prises de conscience et les actions qui devraient en

découler. Il y a besoin de reprogrammer notre ADN économique et social.

Enfin, il faut sans retenue explorer tout le potentiel du numérique et les

formes de co-évolution en compétences et capacité, de l’homme et des

machines et agents intelligents. Cettemontée en échelle entre les capa-

cités croissantes desmachines et algorithmes conçus par l’homme et les

moyens qu’ils apportent en retour à un homme augmenté, est au cœur

de la trajectoire prise par lamétamorphose numérique et sa contribution

à l’objectif 10GHE (Ten Giga Human on Earth).

Les problématiques : de l’éthique au sens de quelles conséquences sur

la société pour nos actions, du politique au sens du comment mobiliser

et organiser les coopérations, du philosophique pour développer du sens

et les bonnes idéologies pour servir les buts, et enfin du spirituel sur le

projet du dessein humain, constituent le cadre et le creuset du choix

entre les avenirs pour la trajectoire future.

Francis Jutand

Directeur général adjoint

de l’Institut Mines Télécom

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Écosystèmes innovants

et stratégies de création

de valeur

Trois exemples, Palo Alto,

Munich, Copenhague

Michel Saloff-Coste