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réactions à vif sont souvent contre-productives. Le fait de garder son

calme en toutes circonstances donne l’impression qu’ils sont robustes,

posés et sereins. Cela rassure beaucoup les autres et améliore leur

réputation.

Selon Goleman, un autre élément clé de l’intelligence émotionnelle est

la motivation. Il fait allusion ici à nos « carburants » internes, ceux qui

nous poussent à agir. Le fin politique a un objectif personnel. Il est guidé

par son ambition ou sa passion, en tout cas, par une énergie intérieure

qui entretient le dynamisme et la persévérance dont il a besoin pour

avancer. Il faut trouver en soi lesmoteurs de sa propremotivation. Savoir

les reconnaître et apprendre à les entretenir permet de consolider son

intelligence politique.

Enfin, la politique en entreprise est un jeu social qui nécessite un usage

éclairé de l’empathie et de nos aptitudes sociales. L’empathie consiste

à se mettre à la place de l’autre pour mieux comprendre ce qu’il perçoit

et ce qu’il ressent. Le lien avec l’intelligence situationnelle est évident.

L’empathie n’est pas de la sympathie. Il ne s’agit pas de créer une amitié

avec quelqu’un. Il s’agit d’un processus mental qui permet de mettre un

instant les lunettes d’autrui pour porter un regard sur la situation. Si

je pense comme lui, je peux imaginer également son comportement à

venir. Pour développer notre aptitude à l’empathie, il faut bien connaître

les individus. Il faut donc passer du temps avec eux, s’intéresser à

eux et disposer d’un maximum d’informations qui nous permettra de

reconstruire leur univers mental. Sans intelligence émotionnelle, le

cadre est condamné à la maladresse sociale. Cela lui coûtera à coup sûr

des victoires dans des jeux politiques. Il sera dans l’incapacité de créer

des liens de confiance avec les autres. Il sera donc fragile politiquement

mais également dans sa capacité à exercer un leadership fédérateur au

sein de son organisation.

3. L’intelligence culturelle

La troisième compétence clé sur laquelle je souhaitais vous mettre en

vigilance est l’intelligence culturelle. Il n’y a pas de meilleur endroit que

lamaison d’Albert Kahn pour l’évoquer. L’intelligence culturelle consiste

à s’adapter à l’autre non plus psychologiquement mais socialement et

culturellement. C’est un niveau d’analyse différent. L’intelligence émo-

tionnelle renvoie au rapport entre deux psychés émotionnelles tandis

que l’intelligence culturelle rappelle que chaque individu est porteur

d’un héritage social. Cet héritage a son importance car il oriente les

manières de penser et d’agir des individus. L’aptitude d’un cadre à bien