• donner des clés de connaissance et des outils complémentaires aux
travailleurs sociaux. L’objectif est de mieux comprendre dans quels
domaines et quels leviers permettront au mieux d’élargir la palette
du dispositif du travailleur social dans les domaines aussi variés que
la gérontologie, les personnes vulnérables, l’enfance, le logement, le
budget, etc.
Le profil des interviewés
Au cours de cette expérimentation nous avons rencontré 32 personnes
dont 8 hommes et 24 femmes. La proportion de femmes ne semble pas
correspondre totalement au public reçu en EDAS. Nous l’expliquons par
le fait que les femmes se sont montrées plus réceptives et parties pre-
nantes de l’expérimentation.
L’âgemoyendes personnes interviewées est de45ans, avec une tranche
d’âge allant de 32 à 68 ans. Il reflète le vieillissement observé de notre
public qui fait écho au vieillissement de la population française. Concer-
nant les situations familiales, nous avons rencontré essentiellement des
célibataires (13). Viennent ensuite les familles monoparentales (11), les
couples avec enfants (7). Seul un couple n’avait pas d’enfant. Là aussi,
cet échantillon reflète plutôt bien la réalité des situations familiales
observées en Île-de-France où célibataires et familles monoparentales
sont particulièrement bien représentés.
Au regard de la situation professionnelle, nous avons rencontré une
grande majorité de personnes sans activité (21). Les bénéficiaires
du RSA, au nombre de 16, sont surreprésentés dans cet échantillon.
Nous l’expliquons par deux aspects ; l’intérêt particulier de cette grille
d’entretien pour dégager de nouveaux leviers, leur disponibilité et donc
le temps qu’ils pouvaient nous accorder.
Cette situation professionnelle explique que le revenu moyen des
ménages interviewés est de 840 euros. Les ressources les plus élevées
s’élèvent à 3000 euros pour un couple avec cinq enfants, les plus faibles
sont de 461 euros pour un bénéficiaire du RSA.
Enfin, 30 sont locataires de leur appartement, un est propriétaire. Le
dernier réside en caravane.
Le choix des interviewés
Le choix des personnes interviewées s’est fait selon différents critères.
Tout d’abord, nous avons ciblé les personnes susceptibles d’être intéressées
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pour participer à une telle expérimentation, pour leur personnalité
(profil artiste, mode de vie plus atypique), leur ouverture dans les
discussions passées et/ou l’intérêt qu’elles avaient déjà exprimé pour
ces nouveaux modes de consommation et de participation citoyenne.
Ensuite, nous avons cherché à former un échantillon le plus diversifié
et le plus représentatif possible du public accompagné par nos services.
C’est pourquoi nous avons rencontré des hommes comme des femmes,
des actifs comme des inactifs (demandeurs d’emploi ou retraités), des
personnes insérées socialement comme des plus isolées.
Dans tous les cas, nous avons privilégié des personnes qui étaient ou
allaient être accompagnées dans la durée. Nous cherchions à mesurer
les évolutions de comportement, tant vis-à-vis de nous que de leur
consommation, sur le temps de l’expérimentation.
Enfin, au fils du temps, nous avons souhaité tester cette grille d’entre-
tien auprès de personnes avec lesquelles l’accompagnement engagé
avait tendance à s’enliser. Nous souhaitions évaluer si le type de
questionnement proposé pouvait insuffler une nouvelle dynamique,
tant dans la relation humaine que dans les pistes de travail à explorer.
Aussi, nous l’avons testée auprès de personnes « fuyantes », mais aussi
lorsque nous avions besoin de mieux comprendre certains aspects de
la personne.
Typologie des besoins des personnes aidées
Ces entretiens ont été particulièrement riches. Ils nous ont permis
d’avoir une meilleure connaissance et compréhension de notre public.
C’est pourquoi nous avons souhaité partager ces éléments avec le plus
grand nombre.
L’analyse des entretiens a permis de faire émerger différents besoins ou
thèmes particulièrement importants pour les personnes. Parmi ceux-ci,
certains sont très largement investis, de manière spontanée, par les
interviewés : les besoins de liberté et d’identité notamment, les questions
liées à la santé ou l’alimentation. D’autres le sont moins mais se sont
révélés au cours de l’entretien très important et source de pouvoir
d’action. Nous pouvons à ce sujet citer les thématiques liées aux loisirs
ou au bien-être. Enfin, selon les personnes, certains besoins ou thèmes
abordés ont été plus difficiles à saisir et donc à investir comme le besoin
de subsistance ou la question de l’autonomie.