Cette démarche supposerait la création d’un groupe de travailleurs
sociaux volontaires, les « correspondants innovation sociale », chargés
de recenser les sites, repérer les acteurs et d’aller à leur rencontre pour
élaborer desmonographies précises, de proposer une actualisation de la
matrice du guide, de veiller à son actualisation en fonction des apports
et avis de chacun. Ce groupe de « correspondants innovation sociale
» pourrait à la fois alimenter et être nourri par les professionnels du
Département travaillant sur l’économie collaborative et les tiers-lieux.
Pour une démarche plus aboutie, ce groupe pourrait même s’entourer
d’usagers, d’acteurs et d’habitants. Le groupe pourrait alors faire évoluer
le guide vers un format annuaire, avec une cartographie plus fine et
exhaustive des différents acteurs et devenir ainsi une ressource impor-
tante pour les territoires.
Il n’est pas non plus impossible que des temps d’échanges entre les
formateurs référents et les correspondants innovation sociale puissent
se faire sur la base du développement de nouveaux outils et techniques
d’accompagnement. Cela implique donc de pouvoir prendre en compte
ce temps de travail par l’organisation.
Créer et renforcer le travail en réseau
pour favoriser l’efficacité de l’écosystème d’aide
Pour agir efficacement dans la complexité et dans des écosystèmes
territoriaux en évolution permanente, le Département est amené à
encourager la collaboration avec les acteurs du territoire. Les acteurs
sont aussi multiples que variés. Il y a bien sûr les acteurs traditionnels,
à savoir les collectivités territoriales, la CAF, Pôle emploi, la Sécurité
sociale, les associations d’aide. Mais il y a aussi de nouveaux acteurs,
entrepreneurs sociaux, associations, entreprises voire aidants qui parti-
cipent à la dynamique des territoires.
Nous devons apprendre à les connaître, mais aussi travailler en lien
étroit avec eux et donc progresser dans nos pratiques collaboratives.
Un intérêt particulier serait donc notamment à apporter aux structures
présentes physiquement sur le territoire et d’aller à leur rencontre pour
mieux les connaître, mieux connaître leurs projets, leurs valeurs, leurs
modes de fonctionnement et créer un contact. En effet, une fois les
initiatives et les réseaux identifiés et les prises de contact effectuées,
il devient plus facile de construire et de promouvoir plus efficacement
ces dynamiques.
La démarche de la cartographie pourrait en ce sens être particulièrement
utile pour donner une nouvelle lecture du territoire. Identifier clairement
les acteurs du territoire, donner à voir les projets, c’est aussi les relier à
d’autres initiatives semblables et contribuer à créer des réseauxd’acteurs,
des dynamiques nouvelles.
Après avoir identifié les acteurs et compris leurs initiatives, un groupe de
référents pourra initier un réseau d’acteurs, au regard des besoins sociaux
identifiés sur le territoire. Ces acteurs, ainsi mis en relation, pourraient
partager leurs expériences, leurs connaissances, éventuellement des
moyens, en vue d’optimiser les ressources disponibles et renforcer
l’offre existante. En effet, en repérant les dynamiques similaires et en
facilitant les coopérations, de nouvelles réponses peuvent être créées.
Enfin, il pourra favoriser l’émergence de nouveaux projets en mettant
en concordance besoins et ressources et en facilitant les coopérations.
Dans cette idée, des projets de plus grande ampleur peuvent parfaitement
être imaginés qu’ils soient ponctuels ou pérennes. L’organisation d’évé-
nements (café solidaire, disco soupe, fête du troc, végétalisation des
espaces publics, etc.) peuvent être des solutions intéressantes pour
promouvoir ces dynamiques collaboratives et permettre au plus grand
nombre de vivre cette expérience du partage.
Exemple de Buld in Town.
À l’heure de la mondialisation et du e-commerce, Buld in Town
souhaite rapprocher les habitants de leurs entrepreneurs de
proximité. Il s’agit d’une plateforme de financement participative
qui souhaite promouvoir la diversité des initiatives locales pour
favoriser le dynamisme et la richesse de nos territoires. Pour cela,
elle soutient le commerce de proximité, favorise le lien social et
sensibilise aux bonnes pratiques de communication.
Ilestàprésentbienconnuscientifiquementqueplusnousvivonscesexpé-
riencesdepartage,plusnousavonsenviedepartageretplusnoussommes
prêtsàpartager.Pourlesfavoriser,leverlescraintesetlesappréhensions,il
faut faciliter ces expériences en les coordonnant ou les animant.
Pour aller au bout de la démarche, nous pouvons également imaginer
que des projets soient montés à partir des besoins et envies exprimés
par les bénéficiaires de nos aides. Si des besoins similaires sont repérés,
que des personnes ont envie de s’investir dans la concrétisation d’un
projet et que le contexte local soit propice, pourquoi ne pas accompagner
les différents acteurs dans la réalisation d’un projet ? Là encore, cela
implique la possibilité pour les travailleurs sociaux de pouvoir le faire et
que cela fasse partie intégrante de leur travail.
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