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AnabelleGot, lesRésidences Solidaires, exempled’actions possibles.

«

Cette année, sur l’EDAS d’Issy-les-Moulineaux-Vanves, nous

avons travaillé un projet avec les Résidences Solidaires. Certaines

familles qui ont pu partir en vacances dans ce cadre ont bénéficié

d’une aide financière du CCAS (Centre communal d’actions sociales)

notamment pour financer les frais de transport. Pour les années à

venir, nous pourrions parfaitement imaginer de travailler les projets

plus en amont et d’associer d’autres acteurs ou d’organiser des

manifestations. À l’image de ce qui a déjà été réalisé par un groupe

de femmes sur la commune de Colombes, nous pourrions organiser

une brocante où les familles qui souhaitent partir viennent vendre

tous les biens dont elles n’ont plus besoin. À pratiquer ainsi, elles

deviennent actrices et responsables de la réalisation de leur projet.

Par l’argent ainsi récolté elles pourraient financer intégralement

leur projet et trouver une certaine fierté à être en capacité de le

mener par elles-mêmes. Pour les objets/vêtements qui peuvent

être nécessaires sur place tels que les seaux, pelles, combinaisons

de ski… qui représentent un investissement important pour une

faible durée d’utilisation, nous pourrions travailler avec des acteurs

comme Mutum (plateforme de prêts entre particulier). Cela ramène-

rait l’investissement financier à zéro et permettrait aux personnes

de prendre conscience qu’il est possible de consommer différem-

ment, notamment sans échange d’argent, mais sur une base de

partage et de réfléchir à l’usage qu’elles font de leurs biens.

Ce n’est qu’un exemple, les possibilités sont multiples mais il faut

les identifier, sensibiliser et encourager ces pratiques qui sont

encore peu exploitées dans le travail social.

»

Contribuer au renouveau de l’action sociale

dans les EDAS et anticiper de nouvelles réponses

politiques

Le premier risque est celui de l’inégalité dans l’accès à ces services

par les habitants du territoire. Il semble en effet important de veiller

à la satisfaction des besoins équitablement. La notion de

justice

sociale dans le choix des aidés

est très importante. Certains usagers

critiquent le fait que certaines personnes sont aidées alors qu’à leurs

yeux, elles ne devraient pas l’être, ou qu’au contraire, elles n’ont pas

été aidées par les services sociaux alors qu’elles auraient dû l’être

à un certain moment particulièrement difficile de leur vie (perte du

logement notamment).

• Mme Mo. : «

Il faut que l’aide aille à ceux qui en ont besoin. Il faut faire

des contrôles, des visites à domicile.

»

• Mme Me. : «

Jusqu’à un moment, j’étais pas contente d’ici. Chaque

fois que je venais, j’étais rejetée à tel point que j’ai écrit au Conseil

départemental. Aujourd’hui je suis très contente, mais je n’ai pas été

aidée et ça je n’ai pas oublié. L’accompagnement avec la conseillère ça

répond à mes problèmes. J’aime vraiment ce suivi maintenant.

»

Le recoupement d’informations et le recours àun suivi des profils d’usagers

dans le temps pourraient renforcer l’efficacité collective de l’action

sociale au sein du Département mais aussi avec les autres institutions

publiques pourvoyeuses d’aides.

Pour beaucoup de personnes concernées, entreprendre une démarche

auprès des services d’aide est difficile à accomplir, souvent motivée par le

sentiment de ne pas avoir d’autre choix et qui peut avoir des répercussions

importantes sur la personne en termes d’estime de soi, de stigmatisation,

de création ou de maintien de liens de dépendance. Rappelons qu’en

France, certaines personnes qui pourraient être aidées par la puissance

publique ne font même pas la démarche pour diverses raisons : parce que

n’ayant pas accès à l’information, parcequen’ayant pas consciencequ’elles

pourraient y avoir droit, parce que ne le voulant pas, etc. C’est ce que l’on

appelle le non-recours aux droits et services que l’Odenore estime à 50 %

pour les allocations du RSA

29

. L’accueil dans les EDAS est critique et peut

rebuter ou au contraire rassurer la personne. Unmauvais diagnostic ouune

mauvaise orientation à l’accueil peut avoir des incidences majeures sur la

personne.

La dimension d’accueil et de prise en charge

dans les EDAS du

public paraît critique : repérer et surtout bien orienter les personnes.

• Mme V. : «

Jusqu’à il y a 5 ans, j’avais une vision très négative des assis-

tantes sociales. J’ai été obligée de rencontrer une AS dans le cadre de

la procédure d’expulsion. J’ai besoin d’être accompagnée

(lien social),

d’une aide ponctuelle intellectuelle et d’orientation

(démarches,

courriers)

. L’assistante sociale doit connaître des possibilités pour

résoudre de gros problèmes financiers. Elle doit être chaleureuse et

efficace.

»

L’usage du numérique

constitue une barrière pour certaines personnes.

Bien que 80 % de la population française soit équipée et connectée

30

,

nous remarquons au niveau des interviewés que c’est moins le manque

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67

(29) Rapport sur l’inclusion numérique, sous la direction de Valérie Peugeot,

Conseil national du numérique, novembre 2013.

(30) Idem, rapport sur l’inclusion numérique.