Cahier numéro 7 - page 6-7

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Introduction
Patrick Devedjian
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Ce sujet de la transversalité qui peut paraître soit anecdotique soit
obscur est en fait une question capitale. Le principe de centralisation
de notre système administratif s’est imposé avec le monarque, le roi
en haut et toute la société déclinée autour de lui. Dans notre histoire
moderne, la verticalité s’est articulée avec Napoléon sur le principe
de l’organisation militaire et de la hiérarchie. Mais la verticalité et les
différentes strates de hiérarchie peuvent conduire à des lourdeurs et
donner forme à des documents trop lissés qui perdent de leur sens.
Certes, la professionnalisation et la spécialisation sont essentielles,
mais elles ont tendance à ignorer ce qui les environne. Aujourd’hui,
la transversalité remet en cause la verticalité comme seul et unique
mode de fonctionnement. Tout d’abord parce que le professionnalisme
ne suffit plus. On peut être bon dans son domaine, mais on ne peut se
satisfaire de sa spécialité.
Ensuite, parce qu’il faut aussi fonctionner à plusieurs. On est plus
intelligent à plusieurs disaient les Grecs. La diversité des points de
vue, des ressentis, des expériences, des connaissances est essentielle
car elle nous fait comprendre des choses différentes.
La tendance est à la professionnalisation, mais celle-ci nous éloigne de la
vision latérale qui est nécessaire. La mutation sociétale et la complexité
des enjeux impactent toutes les organisations, à commencer par la
nôtre, ainsi que notre manière d’aborder notre mission de service
public. Nous devons donc continuer de progresser sur le chemin de la
transversalité.
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