Et il y a déjà de nombreux signes
8
de cet effet multiplicateur dans des
organisations et communautés s’étendant à de nombreux secteurs de
la société. L’avenir est déjà en cours de réalisation, bien qu’il ne pas soit
pas visible par la majorité des gens parce qu’il n’est pas mis en évidence
dans la plupart des médias de masse.
Conditions et pratiques pour entrer dans la danse
du co-leadership
L’équivalence plutôt que l’égalité entre partenaires veut dire que nous
n’essayons pas de nous comparer les uns aux autres ou de nous imiter,
mais que nous révélons les uns et les autres nos dons uniques – notre
singularité – dans un esprit de réciprocité. Chaque partenaire est au
service des autres et du bien commun, utilisant les discordances et les
conflits comme des opportunités d’atteindre un niveau de complémen-
tarité et d’harmonie plus élevé. Quand le partenariat se développe et
fleurit, il crée un vortex d’énergie qui invite d’autres à révéler leur unicité
et à l’exprimer à l’unisson avec les partenaires existants.
Être en partenariat ou en relation de co-leadership avec d’autres – dans
une famille, une équipe, un cercle d’échanges, un réseau apprenant ou
une organisation – représente un champ d’expérimentation où l’apti-
tude de chacun au partenariat peut être testée et améliorée. Dans mes
séminaires sur le co-leadership, j’utilise le questionnaire d’évaluation
du partenariat de la Figure 2 pour aider chacun à évaluer les conditions
présentes du partenariat dans quatre groupes de points qui corres-
pondent aux quatre quadrants de la Figure 1 : disposition intérieure,
comportement, qualité de relation et dimension culturelle, structures
et processus.
En notant ses propres perceptions de 1 (faible) à 5 (élevé), chacun a
l’occasion de faire une évaluation personnelle et collective, puis de
partager ses réponses avec ses partenaires, notamment sur les points
3 et 4 qui concernent la culture et les structures favorables à la trans-
versalité. Je l’ai utilisé à plusieurs occasions pour amorcer un dialogue
entre partenaires sur ce qui est déjà acquis (noté 4 ou 5) et ce qui reste
à améliorer (noté 3 ou moins).
14
15
Figure 2
Questionnaire d’évaluation du partenariat
É
valuation de chaque critère sur une échelle de 1 (faible) à 5 (élevé)
1. Intentions, attitudes et degré d’engagement individuel
- Le partenariat est essentiel pour atteindre nos buts
- Mes partenaires veulent que le partenariat réussisse
- Je suis engagé à ce que le partenariat réussisse
- Je suis prêt à remettre en cause mes présupposés
- J’apprécie les différences entre nous
- J’ai confiance en mes partenaires pour prendre une décision à ma
place
2. Comportements individuels
- Je prends parti pour le partenariat
- J’écoute mes partenaires avec empathie
- Je respecte les principes du partenariat (équité, transparence, bénéfice
mutuel) dans mon comportement quotidien
- Je demande et offre un feedback précis et utile de/à mes partenaires
- Je respecte mes engagements
- Je montre du respect pour mes partenaires, même quand ils ne sont
pas présents
- Je soutiens les besoins de développement de mes partenaires
- Je reconnais publiquement les contributions de mes partenaires
3. Valeurs, cartes mentales et normes du partenariat
- Nous avons la même compréhension des bénéfices et risques du
partenariat
- Nous partageons la même vision et les mêmes valeurs
- Nous échangeons nos idées librement, même quand elles diffèrent
- Nous sommes prêts à changer notre point de vue sur nos parties
prenantes
- Nous nous accordons mutuellement le bénéfice du doute
- Nous avons développé une culture de confiance entre nous et autour
de nous
- Nous recherchons continuellement des opportunités d’apprendre, de
changer et de nous améliorer
(8) Plusieurs de ces signes sont bienmis en évidence par Alain de Vulpian dans son
livre
À l’écoute des gens ordinaires – Comment ils transforment le monde
, Dunod,
Paris, 2003.
