Introduction
Patrick Devedjian
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À la veille de l’ouverture du Sommet de la COP21 sur le réchauffement
climatiquequi se tiendraprochainement àParis, lesEntretiensAlbert-Kahn
proposent aujourd’hui d’adresser la question des biens publics et des
biens communs, sujet vaste et complexe qui sollicite à la fois les dimen-
sions environnementales, économiques, juridiques et politiques.
Elinor Ostrom, prix Nobel d’économie en 2009 pour son travail sur la
gouvernance des commun
s, a abordé l’idée selon laquelle la gestion
collective de ressources communes, échappant à la logique de marché,
pouvait êtreefficaceenparticulier d’unpoint devueécologique, remettant
ainsi en question le fait que la gestion privée soit nécessairement plus
efficace.
L’absence de
gouvernance mondiale
sur les grands défis planétaires
pose également la question du rôle et de l’efficacité de la gestion
publique à l’échelle globale comme locale. Le droit public international a
proposé le concept de
patrimoine commun de l’humanité
pour défendre
juridiquement les zones comme l’Antarctique, l’espace extra-atmosphé-
rique, les fonds marins notamment.
La question des biens communs peut paraître floue, ou loin des préoc-
cupations et de nos prérogatives départementales. Il n’en est rien. Elle
n’est pas qu’une notion juridique. Elle interpelle aussi notre pratique
démocratique. Car dans la notion de « biens communs », ce qui est
intéressant, c’est l’attention donnée à la responsabilité collective et à
la gouvernance.
Nous voyons bien, par exemple, qu’avec notre programme départemental
d’Open Data, de nouvelles questions vont être soulevées : comment
l’ouverture de notre administration va-t-elle impacter notre manière de
travailleretd’administrernotreterritoire?Commentvalorisercescontenus,
qui vont se développer avec le temps ?