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consciente et connectée. Par ailleurs, une pression s’exerce au-

jourd’hui sur les entreprises vers plus d’intelligence collective en

particulier du fait de l’implémentation des réseaux sociaux d’entre-

prises (technologies numériques,

digital working

) et des attentes

de la génération Y (ne pas être dissout dans le collectif, besoin de

leadership partagé…).

Dans le rapport Gallup 2013, le niveau d’engagement des salariés est

catastrophique (% pour la France uniquement) :

65%

des salariés sont

désengagés

: physiquement présents mais leur

cerveau est ailleurs ;

26%

des salariés sont

activement désengagés

: non seulement, ils ne

sont pas engagés, mais en plus, ils sont dans une posture de nuisance.

Ils ont une vision négative de leur entreprise et iront jusqu’à agir

contre ses intérêts.

Au total,

91 %

des salariés sont en souffrance au travail. Il n’y a que

9 %

de salariés

engagés

, dont on peut dire qu’ils ont du plaisir au

travail. Ils sont impliqués, proactifs. Selon Isaac Getz, professeur à l’ESCP

Europe, cette désillusion est la conséquence de la non-satisfaction

par les entreprises des besoins fondamentaux de tout être humain : le

respect et la confiance. Or, il se trouve que lemanagement de l’intelligence

collective est une façon concrète et opérationnelle de répondre à

ces besoins fondamentaux. L’intelligence collective n’est pas le seul

moyen de développer l’engagement des salariés, mais c’est l’un des

plus importants.

Intelligence collective = réflexion collective !

Dans une entreprise,

l’intelligence collective

correspond à la

réflexion

collective

. La définition du mot « réfléchir » est : se poser des questions

et chercher des réponses. Réfléchir ensemble, c’est donc se poser des

questions ensemble et chercher des réponses ensemble. De ce fait, une

réunion de réflexion collective devrait débuter par 50 à 100 questions

avant de chercher les réponses.

Quelle est la date de la dernière réunion qui a démarré avec 50 à

100 questions dans votre équipe ? Et dans votre organisation ? Prenez

tout votre temps pour répondre à cette question…

Quand on ne démarre pas une réunion avec 50 à 100 questions, on

ne réfléchit pas… on discute ! Pour gérer la complexité, discuter est

insuffisant. Il faut réfléchir :

discuter

= partager ses idées… et parfois vouloir les imposer ! (Égo-

système) ;

réfléchir

= se poser des questions puis co-construire sur les idées des

autres (Éco-système).

On discute toujours un peu quand on réfléchit.

Mais, on ne réfléchit pas toujours quand on discute.

Or, face à la complexité, discuter n’est pas suffisant… Il est nécessaire de

réfléchir. Et il ne suffit pas de mettre dix personnes autour d’une table

pour créer de l’intelligence collective. L’enjeu consiste à basculer de la

discussion collective vers la réflexion collective. Loin d’être une simple

question sémantique, il s’agit d’un nouveau paradigme dans la plupart

des organisations.

Intelligence collective = décision collective ?

L’intelligence collective est très souvent associée à la décision collec-

tive. C’est une erreur. Comme nous l’avons dit, l’intelligence collective

correspond à la réflexion collective et non à la décision collective.

Les décisions sont liées au principe de subsidiarité. Cela consiste à

déléguer le pouvoir de décision du haut vers le bas de la pyramide

pour augmenter l’efficacité collective. Il arrive que les délégations de

pouvoir soient collégiales en particulier pour les décisions stratégiques

ou budgétaires. Mais, la plupart du temps, les délégations de pouvoir

sont individuelles. Si la délégation de pouvoir est individuelle, alors la

décision doit aussi être individuelle.

Une « bonne » décision n’est pas forcément une décision collective

ou une décision qui suit le consensus du groupe (l’opinion majoritaire).

L’intelligence collective ne signifie pas

entreprise démocratique

les décisions seraient prises à la majorité des voix. En général, le prin-

cipe est donc celui d’une décision solitaire éclairée par l’intelligence

collective.

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