Cahier numéro 3 - page 8-9

Introduction
L’innovation numérique est au cœur de la dynamique territoriale. Elle
nourrit et se nourrit à la fois des transformations sociétales.
Dans cette mutation, c’est notre rapport au temps et à l’espace qui est
remis en cause. Et le caractère révolutionnaire de cette mutation ne
réside pas uniquement dans sa dimension technologique. Il est aussi
culturel.
PierreMusso, penseur des réseaux, insiste sur le fait que les technologies
de l’information et de la communication amplifient nos actions. Ce ne
sont pas elles qui font les révolutions, c’est la manière dont nous les
utilisons.
Demême dans notre rapport au temps et le sentiment d’accélération, ce
n’est pas le temps qui accélèremais bien notre perception et nos modes
de vie. C’est l’objet de la phénoménologie de l’accélération du temps
proposée par le sociologue et politologue allemand Hartmut Rosa.
Mais les technologies de l’information et de la communication ont éga-
lement un impact en termes spatiaux car elles favorisent les échanges
voire les liens à distance et conduisent à une certaine déterritorialisation.
Nous sommesenpleinemétamorphose. Mais alors comment semanifeste
cette métamorphose, quels en sont les changements fondamentaux ?
Dans cette thématique bien vaste, nous avons fait le choix d’aborder la
questionde« l’innovationnumériquedans l’espacepublic»à travers trois
éclairages : philosophique, sociologique et psychologique.
Qu’est-ce que le numérique peut apporter en termes d’innovation dans
nos modes de vie, dans nos manières d’apprendre et de travailler ?
Nous privilégions le «
creuser profond
», élément essentiel de la prospec-
tive telle que la définit Gaston Berger. Nous aurons fort probablement
l’occasion de revenir sur cette thématique capitale pour l’avenir des
territoires.
Carine Dartiguepeyrou
Secrétaire générale
des Entretiens Albert-Kahn
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Il y a quelques années déjà, nous avons intégré à notre mission de
construction et d’entretien des collèges, le programme Environnement
numérique des collèges (ENC Hauts-de-Seine). Il s’agit certes d’une
déclinaison départementale d’une politique nationale, mais avec une
mise en œuvre singulière, pour répondre à une réelle préoccupation
dans un département qui concentre un haut niveau de matière grise.
Et puis, la mise en ligne de l’Open data en janvier 2013 a marqué l’enga-
gement du Conseil général dans l’ouverture des données publiques.
Cette transparence s’inscrit dans la continuité d’une démarche de
modernisation que nous avons entreprise depuis plusieurs années déjà.
Toutes les directions du Conseil général ont été impliquées dans cette
révolution qui s’engage. Nous sommes évidemment conscients que
l’Open data va modifier la ponctuation même de la vie démocratique.
S’ouvrir, c’est s’exposer à la critique, c’est entamer un dialogue avec les
usagers. C’est un véritable bouleversement, pas seulement de la vie
politique, mais de la pratique administrative.
Tout cela s’accompagne aussi de questionnements éthiques. C’est
à nous de faire de cette aventure numérique une innovation pour le
meilleur et pour les citoyens.
Patrick Devedjian
Député et Président du Conseil général
des Hauts-de-Seine
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