Les pratiques culturelles :
un panorama rétrospectif
David Fajolles
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En France, l’étude des pratiques culturelles a fait l’objet depuis les
années 1960 de travaux sociologiques approfondis, qui s’appuient
notamment sur les enquêtes du ministère de la Culture, et sur un baro-
mètre (les
Pratiques culturelles des Français
) dont la principale utilité
est de pouvoir objectiver quelques grandes tendances, dont l’évolution
de ces pratiques, sur déjà quarante ans. Ces enquêtes ont nourri depuis
un nombre considérable de travaux universitaires. L’objet de cette
communication ne sera pas d’en dresser l’inventaire ; il s’agira plutôt
d’en rappeler quelques grands traits, et de pointer les acquis et aussi
les limites les plus souvent relevées de ces objectivations quantita-
tives – notamment en termes de prise en compte de l’impact actuel du
numérique, dont la portée, si elle ne doit pas être surévaluée, dépasse
largement le seul champ de la consommation de biens culturels en ligne.
En 1963, le ministère des Affaires culturelles se dote d’un service
d’études et de recherche dont les travaux, dès ses premières années,
sous l’impulsion de son fondateur AugustinGirard et à l’heure des premiers
travaux de Pierre Bourdieu en sociologie de l’art, auront fortement
contribué à mettre fin à « l’ère des goûts et des couleurs » et à une
approche naïve des dispositions cultivées en termes d’affinités innées
ou naturelles.
