Synthèse
prospective
Carine Dartiguepeyrou
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L’ère du numérique nous invite à réinterroger nos idées reçues. Pierre-
Antoine Chardel nous rappelle que l’espace public né aux siècles des
Lumières est un lieu où s’exprime le dialogue pour construire du
vivre-ensemble et élaborer des projets. C’est un lieu d’entre-deux, entre
l’État et la société civile.
Le numérique permet-il unemeilleure intersubjectivité, c’est-à-dire une
meilleure communication et compréhension d’autrui ? La question reste
ouverte car la communication sur les nouveaux médias peut aussi être
brutale (Pierre-Antoine Chardel).
La mutation technologique est avant tout une mutation culturelle.
C’est un faux raccourci et une erreur que de penser que les technologies
entraînent de nouvelles pratiques démocratiques. Dans le cas des
révolutions arabes, ce ne sont pas les technologies qui déclenchent les
révolutions mais elles les facilitent. Les technologies de l’information et
de la communication sont ce que l’on en fait.
Mais il ne faut pas confondre information et connaissance, données et
sens. Nous sommes invités à nous projeter au-delà des technologies
pour développer notre sens de l’interprétation (Pierre-Antoine Chardel).
Car la communication au sens de
communicare
est une mise en commun.
Pour communiquer, nous avons besoin de confiance, de prendre le
temps et de partager (Pierre-Antoine Chardel).
Le numérique libère les flux de communication tandis que la privatisation
et l’individualisation se développent.
Il faut garder une certaine distance par rapport à ce qui est échangé, sur
Internet notamment. D’où la nécessité demaintenir une forme d’intimité
(Pierre-Antoine Chardel) dans un contexte où la frontière entre vie
privée et vie publique s’estompe.
L’accélération de l’information et de la communication nous donne
parfois l’impression d’être pris dans un tourbillon d’immédiateté. Certes
les technologies de l’information et de la communication permettent
d’accélérer nos échanges dans tous les domaines. Mais où cela est-il
en train de nous mener ? Nous voyons les phénomènes du
slow
se
développer en réaction face à cette tendance à l’instantanéité. Car
l’instantanéité peut aussi devenir tyrannique (Pierre-Antoine Chardel).