Cahier numéro 9 - page 28-29

perspective entreprise, on peut aussi dire qu’ils se concentrent sur les
défaillances des marchés, créant des produits et des services pour les
personnes exclues des approches traditionnelles - personnes âgées,
handicapées, exclues du marché du travail, immigrées, etc.
Mais, les problèmes ont pris une telle ampleur et apparaissent à une
telle vitesse que, pour les résoudre suffisamment vite et à une échelle
adéquate, il est devenu crucial de trouver de nouveaux moyens. Il faut
donc regarder au-delà des divisions traditionnelles entre secteurs et
impliquer tous les acteurs essentiels, notamment les entreprises clas-
siques, de manière innovante et sans a priori ni schéma préconçu.
De nouveaux leviers pour sortir de la pauvreté
Aujourd’hui près de 60 % des 150 entités économiques les plus impor-
tantes dans le monde sont des entreprises. Avec une telle influence
et un tel poids, elles représentent un potentiel de taille pour les entre-
preneurs sociaux. Après plusieurs décennies de développement, les
leviers favoris des entreprises dans la lutte contre la pauvreté et ses
conséquences - la philanthropie et les programmes traditionnels de
responsabilité sociale (RSE) -, qui se concentrent sur des aspects de
communication ou d’impact local, montrent souvent leurs limites en
n’ayant guère plus d’effet qu’une goutte d’eau dans l’océan, surtout par
rapport au potentiel réel qu’a une entreprise d’agir en véritable acteur
de changement. Alors que traditionnellement de nombreux entrepre-
neurs sociaux cherchent à influencer les politiques publiques afin de
pouvoir gagner en impact, le secteur privé reste absent de l’évolution de
l’entrepreneuriat social, avec un potentiel largement inexploité.
Pendant longtemps des différences idéologiques profondes n’ont-elles
pas divisé les différents secteurs de l’économie ? C’est vrai, mais de plus
en plus d’entrepreneurs sociaux adoptent une position pragmatique et
recherchent demanière proactive des liens avec les entreprises, comme
le démontre la dernière édition du
Baromètre de l’Entrepreneuriat social,
réalisée par OpinionWay (voir encadré). Au-delà de leur capacité de
financement,ilparaîtintéressantàcesentrepreneurssociauxd’explorer les
possibilités d’actions communes avec les entreprises, et qui impliquent
leur cœur de métier afin de gagner en pérennité et en impact : la force
de frappe des entreprises au niveau opérationnel, l’innovation et la
capacité de développement de nouveaux produits/services, les savoir-
faire en matière de distribution sont autant d’atouts à exploiter.
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De moyens financiers
D’outils et de méthodologies
De la reconnaissance
des pouvoirs publics
Autres
De partenariats
avec des entreprises
De formation pour
les entrepreneurs sociaux
De personnes
qualifiées et motivées
NSP
0%
Selon vous, de quoi manque l’entrepreneuriat social
pour réussir à se développper ?
Trois réponses possibles - Total supérieur à 100 %
Entrepreneurs sociaux
65%
52%
48%
35%
21%
17%
10%
-2%
+17%
-4%
-4%
-4%
-8%
Comparatif par rapport à la vague 4
(juillet 2012)
Comparatif par rapport à la vague 4
(juillet 2012)
Qu’attendriez-vous d’une collaboration
avec des entreprises classiques ou des pouvoirs publics ?
Trois réponses possibles - Total supérieur à 100 %
Entrepreneurs sociaux
Des débouchés accrus pour
vos produits ou services
La résolution de problèmes
légaux ou administratifs
Des soutiens financiers
Autres
La conception en commun
de nouveaux produits/services
Des subventions
Des transferts de compétences
NSP
0%
68%
62%
43%
33%
30%
13%
6%
-1%
-9%
-9%
-3%
+2%
+9%
Chiffres clés du
Baromètre de l’entrepreneuriat
social
À la question « Selon vous, de quoi manque l’entrepreneuriat social pour
se développer ? », la réponse « les partenariats avec les entreprises »
arrive en 2
e
position (52 % des réponses), après le financement.
1...,8-9,10-11,12-13,14-15,16-17,18-19,20-21,22-23,24-25,26-27 30-31,32-33,34-35,36-37,38-39,40-41,42-43,44-45,46-47,48-49,...64
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