Cahier n° 11 - page 34-35

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trop négligés.
Nous sommes entrés dans une transition dans laquelle nous devons
réinventer nos équilibres, patiemment, courageusement. Ce que nous
vivons ne semble en aucun cas nous ramener vers l’arrière, c’est comme
un chemin sinueux dont nous ignorons la suite, ce qui est très difficile
pour nous (revoilà peurs, préjugés, habitudes !). Comme la vie qui,
elle aussi, nous réserve des surprises, comme une musique inconnue.
Cela nous renvoie à nous-mêmes, c’est donc à nous de nous mettre
en mouvement, qui que nous soyons et quel que soit le rôle que nous
jouons.
Michel podolak
Chef d’orchestre,
conférencier en entreprise
L’idéal démocratique
à l’ère numérique
Bernard Benattar
vement des standards : on parle dorénavant d’attrapeurs (extraction de
contenus clés : rôle proche de celui du « garant » dans les consultations
publiques), de synthétiseurs (résumé des échanges : rôle proche de
celui du greffier ou du rapporteur dans un contexte de consultation), de
curateurs de l’information ou de cartographes (visualisation de l’infor-
mation : rôle consistant à représenter de manière simple, ergonomique
et ludique une information civique parfois complexe, administrative et
potentiellement ardue).
Conclusion
Le vrai défi de l’intelligence collective et de la participation citoyenne,
au-delà d’un effort évident et nécessaire en matière de données, de
capteurs ou d’objets connectés, demeure avant tout celui des
citoyens
intelligents
. Parce que l’intelligence collective a une vertu démocratique
et énergisante encore très (trop) peu exploitée. Longtemps cantonnée
aux consultations publiques, dont on ne présente plus les limites repré-
sentatives, la participation citoyenne est pourtant
ici et maintenant
dans les starting-blocks, si tant est que l’on soit en mesure de faire
tourner le bonmoteur d’allumage. Il faut dorénavant aller beaucoup plus
loin, dans un cadre politique et stratégique qui mette les
Smart Citizens
au cœur du dispositif collaboratif. Pour cela, une double révolution, poli-
tique et technologique, s’impose. La première - la politique - consiste
à tabler ouvertement sur l’intelligence collective en redonnant à la
communauté le goût du débat collectif et de l’implication civique.
Et en
s’engageant à en faire un mode de pilotage de la Cité.
Quant à la révolution technologique, elle puise moins dans le
big data
ou dans les vertus du
cloud
que dans l’invention des espaces virtuels
de formulation et de co-construction des idées et des projets, là où
la matière première est le point de vue, le jugement, la contribution
et l’engagement du citoyen. Une révolution qui parle donc plutôt
d’interfaces web ou d’interfaces mobile, qui favorise l’interactivité
avec l’utilisateur final et l’ergonomie d’usage, sans fracture numérique
excessive. La
ville-plateforme
en somme. Celle qui réalisera le dessein
d’un propulseur virtuel qui soit à la fois lieu de concertation citoyenne et
tremplin d’actions collectives.
Frank Escoubès
Fondateur de la plateforme collaborative Imagination for people
Executive chairman de Bluenove
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