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Nous avons commencé lamatinée en nous posant la question : qu’est-ce
qu’un senior ? Je n’ai pas la réponse, mais j’ai un indice : regardons autour
de nous, c’est nous tous. Un senior, ce n’est pas quelqu’un de différent,
à part, exclu de la société parce qu’il porte l’étiquette « senior ». C’est
nous tous. Nous naissons seniors en puissance et, petit à petit en gran-
dissant, nous le devenons de plus en plus et nous apprenons à maîtriser
notre « séniorité ».
Je ne dis pas cela comme une anecdote. Je crois véritablement, quand
nous parlons de technologies et de robotique dans le contexte de cette
journée, qu’il ne faut pas penser aux aides ou aux robots, ou à l’assis-
tance technologique exclusivement pour les seniors, pour les personnes
âgées, comme par exemple, le téléphone avec les gros chiffres. Il faut
penser à nous, à nous tous : j’aimerais bien avoir moi-même un robot
chez moi. Je ne suis pas encore tout à fait senior, mais pas loin, dans la
terminologie classique, mais si un jour je suis seul chez moi et que j’ai
un assistant, un robot avec moi depuis très longtemps, depuis l’âge de
20 ans, 30 ans ou 40 ans, ce sera une chose banale quand je serai âgé.
Je serai familier avec son fonctionnement et je n’aurai pas besoin de
m’adapter à lui, il n’aura pas besoin de s’adapter à moi, il sera déjà là, je
saurai l’utiliser et il saura m’accompagner.
Il faut inverser la logique et voir la technologie d’assistance robotisée
comme quelque chose de présent dans notre vie quotidienne et non pas
comme quelque chose dont nous avons besoin à un moment donné de
notre vie comme une aide particulière.
Si l’on pense, par exemple, à l’isolement : les personnes âgées reçoivent
des visites de temps en temps, mais entre les visites, elles sont seules
et elles resteront seules ; mais il n’y a pas que les personnes âgées qui
restent seules par moment. Tout le monde se retrouve seul de temps
en temps, à n’importe quel âge. Quand vous êtes seul, que faites-
vous ? Vous trouvez un moyen de vous amuser, de passer le temps.
Passer le temps, ce n’est pas seulement regarder la télévision en
absorbant n’importe quoi, c’est aussi agir. Surtout agir. Si j’ai chez moi
un robot avec lequel j’agis et j’interagis, un robot compagnon, j’aurai un
moyen technologique de m’occuper – je ne parle pas ici d’interactions
humaines, c’est un sujet central, mais ce n’est pas le sujet ici –, je
romprai mon isolement d’une certaine façon. Avoir ce robot chez moi
est aussi d’ailleurs un formidable attracteur pour ceux qui n’en ont pas
parce qu’ils voudront venir le voir, jouer avec lui : mes petits-enfants ne
viendront pas juste pour goûter à la confiture que je prépare, mais aussi
pour jouer avec le robot !
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Pour nous tous, professionnels et citoyens, il s'agit peut-être là de
déterminer précisément les objectifs à atteindre afin de répondre de
manière adaptée aux enjeux du vieillissement. Nous devons cibler les
nouveaux comportements qui sont en train d’apparaître, étudier les
nouveaux besoins qui en résultent et proposer des services innovants
où la technologie s’intègre au quotidien.
Patrick Malléa
Directeur, Stratégie, Innovation, Grands Comptes
pour la société ACCELIS
