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Cette faiblesse éthique est d’autant plus alarmante que se creuse dans
un même temps un déficit de responsabilité : le monde se globalise,
le pouvoir se concentre, mais l’initiation intergénérationnelle s’étiole
et la responsabilité se dilue. De quelles manières, alors, pouvons-nous
orienter une « vision racine » du monde nouveau pour les nouvelles
générations ? Si sur le trône de la richesse et la jeunesse du monde
occidental actuel s’assoit le pouvoir de la beauté, qu’en est-il de
l’humanité qui aujourd’hui semble être principalement menacée par
sa propre inhumanité ? La Beauté occidentale oui, mais pour aller où
lorsqu’elle exclut le regard vigilant d’hommes et de femmes d’expérience
et le témoignage de ceux et celles qui doivent renaître chaque jour pour
avoir foi en la vie au-delà des chaos annoncés ?
En portant notre regard sur les jeunes d’aujourd’hui, cette génération
instruite est devenue partie intégrante de la communauté économique
mondiale et dans laquelle l’argent fait partie de leur vie. Ils sont agiles
et susceptibles de s’identifier à Facebook comme à des obédiences
tribales traditionnelles, par curiosité ou bienveillancemais surtout pour
créer du réseau. Les vieilles façons de procéder issues de la pensée
patriarcale, les normes sociales rigides, le comportement xénophobe de
leurs aînés leurs sont étrangers. Ils s’expérimentent dans des milieux
sociaux privilégiant la transparence, le comportement coopératif
et les relations de pair à pair. Face à cette véritable nouvelle forme
d’organisation sociale, ils deviennent aptes à produire et échanger des
biens comme de créer de la nouvelle valeur. Celle-ci est la conséquence
d’un nouvel imaginaire social, et possède le potentiel de devenir un
pilier du nouveau mode d’économie politique, voire d’un nouveau type
de civilisation. Ces nouvelles expériences contribuent à la fracture
historique que nous vivons et qui, de par elle-même, continue à se
fissurer.
Ne souhaitant pas être gouvernés par des dirigeants brutaux et
arbitraires et de vivre dans une société où la règle du jeu est le
clientélisme et non le mérite et - où les détenteurs de pouvoir
s’enrichissent personnellement aux dépens des masses toujours plus
pauvres – ces nouveaux jeunes ont en quelque sorte pris les rênes
du challenge car ils exigent le changement. Enhardis et disposant
de nouveaux outils d’actions, les jeunes rompent le silence de leurs
prédécesseurs et se dressent contre les pouvoirs en place avec des
