Cahier numéro 1 - page 43

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Développer une culture d’évaluation et de
mesure des impacts sociaux
Les subventions sont presqueexclusivement réservées aux associations
à but non lucratif, associations qui imposent aux présidents fondateurs
d’être révocables et de ne pas pouvoir vivre de leur engagement. Or
la valeur d’une action ne réside pas dans la qualité des intentions de
l’acteur, mais dans la qualité de son impact sur le bénéficiaire de l’action.
Les milieux - principalement associatifs, caritatifs ou institutionnels –
qui prennent en charge le vivre-ensemble et la solidarité sont rarement
familiers des techniques demesure et d’évaluation incontournables dans
le monde des biens et des services. Ils leur sont même parfois hostiles.
Le but n’est pas que certains se sentent bien en accomplissant de
bonnes actions. Le but est que les actions portent leurs fruits, et que
les personnes bénéficiaires se sentent mieux, acquièrent plus d’auto-
nomie, retrouvent leur vitalité, leur créativité, ou, pour commencer, leur
sourire. Tout acteur sérieux du vivre-ensemble devrait avoir à cœur
de mesurer aussi finement que possible l’impact d’une initiative, d’un
dispositif, de toute action qu’il pourra inventer. C’est à cette condition
qu’un savoir collectif peut se constituer et progresser, qu’une expertise
peut naître, être valorisée économiquement et se doter ainsi demoyens
d’action significatifs.
Affecter les subventions en fonctionde l’impact
social
Et si les subventions finançaient des résultats, et non le fonctionne-
ment a priori des infrastructures ? Est-ce que la donne du monde de la
solidarité ne serait pas profondément renouvelée, pour son plus grand
bénéfice ? Imaginons un genre de paiement au résultat, comme il est
demise pour les commerces et les prestataires de services, qui perdent
rapidement leur clientèle et leur capacité d’action si la réalité de ce qu’ils
vendent n’est pas à la hauteur de la promesse. Au lieu definancer a priori
des structures ou des projets dont l’impact social est nécessairement
incertain, on pourrait imaginer que les financements rémunèrent de
véritables services sociaux qui ont fait leurs preuves. Par exemple,
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