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critiques de « faire du bien », dimension à laquelle la morale tradition-
nelle empêche d’accéder.
Préférer l’idée de rencontre à l’idée de relation d’aide
Sur cette plateforme, les candidats à l’inscription se voient présenter
tous les avantages qu’ils auront à s’inscrire. À l’inverse, les notions
de
cause
, d’
engagement
, de
bénévoles
donnant de leur temps à des
bénéficiaires
dans le besoin... sont reléguées au second plan, voire
disparaissent tout à fait. Il n’y a plus de bénévoles et de bénéficiaires,
mais des personnes que l’on invite à des relations où la notion de
rencontre est respectée dans toute son attractivité et sa richesse.
Encourager la réciprocité
La notion de réciprocité est cruciale : les relations entres voisins jeunes
etmoins jeunes sont des relations d’entraide réciproque, à lamesure des
capacités de chacun. Dans le dispositif expérimenté, on peut soutenir
mais aussi être soutenu par une personne âgée, lui demander de petits
services, échanger avec elle sur des sujets qui nous passionnent… La
relation d’aide est réciproque, en fonction des envies et des besoins
réels de chacun. D’ailleurs, est-ce encore une relation d’aide ? Notre
ambition est de la faire tendre asymptotiquement vers une relation,
tout court, mais au sens plein du terme.
S’inspirer du meilleur de la culture Web
La culture née d’internet est trop souvent confondue avec la notion de
réalité virtuelle. C’est aussi elle qui a popularisé, à travers les mouve-
ments d’inspiration
open source
, les valeurs de partage, d’entraide, la
priorité donnée aux personnes sur les rôles ou les statuts, les structures
et les hiérarchies. Cette culture prône l’autonomie et la créativité. Elle a
donné naissance à des entreprises engagées, elle favorise le mélange
des genres et des personnes. Il y a tout à gagner à importer dans
notre vision traditionnelle de la solidarité et des liens, ces valeurs qui
ont une capacité à les revivifier au-delà de toute attente. Ainsi, sur la
plateforme, tout est mis en œuvre pour que les relations entre jeunes
et moins jeunes soient vécues :
- avec souplesse
Il n’y a pas d’engagement pré-formaté : c’est entre la personne âgée et
ses voisins que se décident le rythme et la nature des contacts. Ce peut