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social sont d’unenaturebienparticulière. Tout d’abord, cesont desmétiers
du lien. Une personne âgée habitant un immeuble depuis cinquante
ans, qui a vu passer tous les voisins et connaît tous les commerçants du
quartier, est mieux pourvue qu’un étudiant de passage pour exercer ce
type demétier. Ensuite, la dimension locale et la proximité jouent un rôle
fondamental dans tous lesmétiers du social – et là encore, les personnes
que leur inactivité, leur âge ou leur condition rendent très sédentaires
disposent d’un atout inédit qu’on peut mettre à profit. Enfin, tout acteur
susceptible de susciter la confiance – de par son âge, sa gentillesse, le
simple fait que tout lemonde le connaisse - dispose d’un capital précieux
pour être un entrepreneur social apprécié et valorisé.
Quels métiers ?
On peut imaginer des milliers d’individus qui, en marge de leur métier
actuel ou de leur occupation principale, enmarge d’une retraite agréable
mais parfois ennuyeuse, d’un état de chômage déprimant, d’études
prenantes mais qui ne comblent pas, seraient heureux de mettre leur
intelligence, leur savoir-faire ou leurs bonnes idées au service de la réso-
lution de toutes sortes de petits et grands problèmes du vivre-ensemble.
Certains se contenteraient d’exprimer leur talent et d’obtenir un complé-
ment de revenumotivant. Les plus talentueux et les plus entreprenants
y trouveraient une perspective de développement à l’échelle supérieure
– entreprise ou association -.
Qui ne rêverait d’être payé pour chercher des solutions à grande échelle
au problème de dépendance des personnes âgées ? Des idées pour une
socialisation enrichissante des enfants en difficulté scolaire ? Des offres
nouvelles pour venir en aide aux parents confrontés individuellement au
problème chronique de garde des enfants dans les grandes villes ? Des
solutions astucieuses et simples à mettre enœuvre pour lutter contre
la violence scolaire ? Des idées pour l’animation et la reviviscence d’un
petit centre-ville déserté ?
En somme, tout porte à croire que si les institutions changeaient
d’attitude, reformulaient leurs attentes et leurs exigences vis-à-vis des
