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l’élève. Derrière les difficultés manifestes de ce jeune exclu, se dessine
souvent un rejet de l’institution scolaire. Renvoyer l’élève de l’établisse-
ment peut venir renforcer le processus d’exclusion et de désocialisation
dans lequel il s’est lui-même engagé. Notre objectif consiste à prévenir
la déscolarisation que risque d’entraîner l’exclusion. Lamise à l’écart de
trois à cinq jours doit constituer une mesure de nature exceptionnelle
susceptible d’aider l’adolescent à modifier son comportement. Une
démarche d’accompagnement éducatif est organisée systématique-
ment entre les collèges et le lycée d’une part et l’association d’autre
part. Elle se déclenche une fois la sanction prononcée et s’inscrit dans
le maintien d’un lien structurant qui apporte du soutien à l’élève et lui
permet de rester mobilisé hors de son établissement scolaire. Cette
période sensible est toutefois organisée autour d’un programme en
trois volets complémentaires. Un temps de réflexion sur l’acte posé
par l’élève dans l’enceinte de son établissement scolaire avec le prin-
cipal ou son représentant et, dans la mesure du possible, en présence
de la famille. Ensuite, un programme de révision est déterminé par le
professeur principal en vue de sa mise en œuvre par le jeune avec
l’animateur référent, à l’Espace jeunes, structure dédiée à la jeunesse.
Enfin, un temps est consacré aux échanges avec l’élève sur ses pratiques
de loisirs, de sports et de culture.
Cette démarche est formalisée dans le cadre d’une charte éducative
engageant le jeune, son représentant légal, l’établissement scolaire
et l’Espace Jeunes. Le jeune est accompagné pendant la durée de
cette mesure par le même animateur qui va consigner, avec lui, les
actions entreprises dans un cahier de liaison. Les parents sont invités à
participer à la première rencontre à l’Espace jeunes et peuvent être
soutenus dans leurs préoccupations face aux comportements de leur
adolescent à l’Espace Parent-Enfant, structure de soutien à la fonction
parentale. Le collégien est invité à retourner dans son établissement
avec la possibilité de réparer son comportement, par exemple, en
écrivant une lettre d’excuse, ou par une parole d’apaisement avec un
professeur. La réparation est un acte essentiel qui restaure la qualité
du lien avec le représentant concerné de l’institution scolaire dans une
reconnaissance de chacun dans sa singularité.
D’autres initiatives illustrent ce principe de coéducation en action
avec les établissements scolaires : la formation des délégués de classe
des collèges et du lycée, l’accompagnement des jeunes dans le cadre
du programme personnel de réussite éducative, la mise en œuvre
de la mesure de responsabilisation visant à sanctionner un élève en